HEBREUX #50 - PRINCIPES D'ÉTUDE BIBLIQUE

Par Ed Miller

Bonjour et bienvenue dans notre cinquantième leçon sur cette merveilleuse épître aux Hébreux.

Pour commencer j'aimerais vous partager Psaume 119:160 qui dit: « Le fondement de ta parole est la vérité, et toutes les ordonnances de ta justice sont éternelles. » Je sais qu'il y a plusieurs façons de considérer l'expression: « le fondement de ta parole est la vérité. » Plutôt que de voir chaque vérité de façon individuelle, car nous pourrions la sortir de son contexte, nous aimerions dans cette leçon considérer la Parole de Dieu dans son ensemble. La Parole prise dans son ensemble ne se contredit pas du tout. Par conséquent, prions et demandons à Dieu de pouvoir mettre notre confiance dans le Saint-Esprit qui désire nous guider.

Prions:

Père, nous Te remercions tellement pour le privilège que nous avons d'ouvrir Ta Parole et nous Te prions que Tu puisses imprimer dans notre coeur la grande vérité que l'ensemble de Ta parole est vraie. Merci de nous délivrer complètement de notre tendance qui est de sortir de son contexte une parole ou une phrase pour satisfaire notre propre système théologique. Nous Te prions de tout spécialement nous guider alors que nous considérons quelques-uns de ces passages difficiles. Nous Te prions pour le Saint-Esprit qui nous conduit dans toute la vérité et qui ne nous montre pas uniquement des vérités académiques, mais également des vérités dans une personne qui est le Seigneur Jésus-Christ. Nous Te prions qu'encore une fois notre coeur puisse être tourné vers Lui. Nous Te remettons cette étude entre Tes mains. Au nom de Jésus. Amen.



RÉSUMÉ

Nous avons terminé notre vue d'ensemble du livre d'Hébreux et nous désirons maintenant voir les six avertissements que nous avons laissés de côté et qui sont éparpillés à travers le livre d'Hébreux. Ce sont des avertissements très très forts et des paroles très très fortes. Comme vous le savez, Hébreux est un livre qui est rempli d'espérance et d'assurance. Mais c'est également un livre qui s'oppose à la fausse assurance et qui donne de grands avertissements contre l'espérance trompeuse. Les six avertissements du livre d'Hébreux prennent directement pour cible ceux qui pourraient essayer de mettre leur confiance dans une fausse assurance.

En lien avec cela, j'aime Proverbe 21:22 qui dit: « Le sage monte dans la ville des héros, et il abat la force qui lui donnait de l'assurance. » Les enseignants de la nouvelle alliance de la grâce de Dieu, de l'Évangile ne doivent pas uniquement diriger les gens vers la vraie fondation qui est le Seigneur Jésus, mais on attend également d'eux qu'ils puissent faire s'écrouler les fausses assurances. Par conséquent, ne m'en voulez pas si une partie du message va détruire vos fausses assurances.

Vous savez, Dieu nous aime trop pour nous laisser croire en quelque chose qui soit faux, une fausse assurance. Il ne désire pas que nous hésitions, Il désire que nous soyons pleinement assurés et que nous ayons une confiance sûre et certaine, mais cette assurance doit s'appuyer sur de solides fondations. Vous rendez-vous compte que toute doctrine qui est séparée de la personne de Jésus-Christ, même si c'est une doctrine orthodoxe, devient une fausse sécurité. Il n'y a de la sécurité que dans une personne et cette personne est le Seigneur Jésus. Il ne s'agit pas de mettre sa confiance dans un certain credo ou un certain rituel que nous puissions faire.

Nous discutons ici de la doctrine de la sécurité éternelle. En tant que doctrine, c'est un refuge trompeur. La vérité qui est en Jésus n'est pas trompeuse. Il est Celui qui nous garde. Il est Celui qui nous préserve et Il nous a promis la sécurité en Lui. Les six avertissements que l'on trouve dans le livre d'Hébreux ont pour objectif de détourner nos yeux d'une doctrine et de les tourner vers une personne qui soit fiable, qui garde Sa parole et Ses promesses et qui a promis de garder Ses brebis et Ses enfants. Nous avons déjà eu deux leçons introductives.

Pour nous préparer à considérer ces grands avertissements, j'ai essayé de vous diriger vers cette grande description d'un vrai croyant en Christ que l'on trouve en Matthieu 24:13 qui dit: « Mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. » Il ne s'agit pas ici d'une condition qui dirait: « Si vous persévérez alors vous serez en sécurité. » Non, il dit ceux qui sont réellement sauvés persévéreront jusqu'à la fin. C'est une description de ceux qui sont réellement sauvés.

Selon 1 Jean 2:19, si jamais quelqu'un ne persévère pas jusqu'à la fin, alors cela ne signifie pas qu'il a perdu quelque chose appelé salut. Cela signifie qu'il ne l'a jamais eu. En effet 1 Jean 2:19 dit: « Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n'étaient pas des nôtres; car s'ils eussent été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous, mais cela est arrivé afin qu'il fût manifeste que tous ne sont pas des nôtres. » Dans notre précédente leçon sur les nombreuses évidences qui parlent de notre sécurité, j'en ai choisi trois pour montrer l'assurance que peut avoir le vrai croyant.

Dans cette leçon, j'aimerais examiner quelques-uns des arguments très forts que les gens sortent de la Bible pour s'opposer à la sécurité du croyant. Nous ne pourrons pas tous les voir car il y en a trop. Nous trouvons certains de ces arguments dans le livre d'Hébreux et dans d'autres passages de la Bible. Personnellement, je ne suis pas trop enclin à présenter des arguments contre ceux qui ne sont pas d'accord avec moi, afin que vous puissiez avoir une explication raisonnable pour ensuite pouvoir répondre à ceux qui sont d'un avis différent. Ce n'est pas du tout mon objectif.



NE PAS S'APPUYER SUR LES ARGUMENTS DES HOMMES

En fait, pour moi c'est plutôt une perte de temps. C'est gâcher mon temps et gâcher le vôtre et je pense que c'est également gâcher le temps de Dieu. L'apôtre Paul a absolument refusé de faire cela. 1 Corinthiens 2:4-5 dit: « Et ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d'Esprit et de puissance, afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. » Il ne fait aucun doute que je n'ai pas la sagesse qu'avait l'apôtre Paul. Dieu l'a doté de grandes capacités mentales et intellectuelles. Je ne peux pas proposer des arguments aussi bons que ceux qu'avait l'apôtre Paul. Mais malgré tous ses arguments, toute sa sagesse et ses capacités mentales, il a refusé de les utiliser. Il a dit qu'il n'allait pas venir avec des discours persuasifs de la sagesse. Il a refusé d'utiliser cette méthode.

Sa raison était que s'il donnait un argument fort concernant une doctrine, il avait peur que vous vous appuyiez sur son argument. Votre foi se baserait alors sur son argument. Il avait ensuite peur qu'un autre chrétien vienne et qu'il apporte un argument plus fort qui aille dans une autre direction. Puis votre foi risquerait de s'accrocher à cet autre argument et vous risqueriez alors de suivre cette autre personne. Puis quelqu'un d'autre viendrait alors avec un autre argument pour vous emmener dans une autre direction, et votre foi tanguerait alors à droite et à gauche et au lieu d'être en sécurité, vous finiriez par être confus parce que votre foi s'appuierait alors sur la sagesse des hommes.

C'est pour cette raison que Paul dit qu'il a refusé d'utiliser des arguments forts même s'il en avait, parce qu'il ne voulait pas que ces arguments s'appuient sur la sagesse des hommes. Paul aurait pu utiliser des arguments persuasifs. Il aurait pu convaincre de nombreuses personnes, mais il a refusé de le faire parce qu'il dit en 1 Corinthiens 2:5 qu'il veut que leur foi se fonde sur la puissance de Dieu. Pensez à cela. Si c'est Dieu qui vous convainc, quel argument plus fort pourra vous pousser dans une autre direction? Paul dit qu'il attend que ce soit Dieu qui fasse cela.

Lorsque mes enfants étaient petits, il arrivait que le même enfant vienne plusieurs fois vers moi pour « être sauvé. » Mais je ne lui rappelais pas qu'il s'était déjà engagé avant et l'assurais de son salut. Je priais pour eux chaque fois qu'ils revenaient vers moi pour être sauvés. J'ai refusé que mes enfants pensent qu'ils étaient sauvés parce que je pouvais leur rappeler une expérience passée. Je ne leur ai jamais dit: « Tu as prié la dernière fois, tu n'as plus besoin de le faire. » J'ai refusé de faire cela. Je désirais que ce soit Dieu qui leur donne cette assurance. J'ai chaque fois prié avec eux jusqu'à ce que ce soit Dieu qui leur donne cette assurance. Je suis content que maintenant chacun de mes enfants ait l'assurance, mais ils ne l'ont jamais eu de moi ou de mon épouse, parce que nous avions délibérément décidé de ne pas le faire en nous basant sur ce verset. Nous ne voulions pas que quelqu'un d'autre vienne et leur dise: « Vous n'avez pas eu assez de foi lorsque vous avez fait cette expérience, vous ne vous êtes pas assez repentis et vous n'étiez pas sincères. »

C'est pour cette raison que dans cette leçon, alors que nous considérons quelques textes qui semblent s'opposer à la sécurité éternelle du croyant, j'aimerais vous donner des principes bibliques sur la façon d'étudier n'importe quel passage qui semble poser problème dans la Bible et pas uniquement la sécurité, mais chaque passage de la Bible. Pour moi, il est bien plus édifiant de vous donner des principes bibliques sur la manière de considérer des passages qui semblent poser problème, que d'essayer de remplir votre arsenal avec des arguments afin que vous puissiez aller vous frotter à un frère ou à une soeur qui n'est pas d'accord avec vous sur certains textes. Avec cela à l'esprit, laissez-moi vous présenter plusieurs principes bibliques sur la façon d'étudier la Bible de façon sûre et tout spécialement lorsque vous en arrivez à des passages à problème. Je vais illustrer mes principes avec les textes le plus souvent invoqués pour s'opposer au message de la sécurité du croyant. Ces textes deviennent donc maintenant l'illustration et non pas le point principal. J'espère que tout cela aura du sens pour vous.

Je ne pense pas que ce soit la première fois que vous allez entendre les différents principes que je vais maintenant vous présenter. La plupart d'entre eux font appel au bon sens et vous les auriez sûrement appliqués par vous-mêmes. Mais il se peut que les mettre ensemble dans une même leçon peut être très édifiant et c'est là ma prière.



ÉTUDIER DANS SON CONTEXTE

Le premier principe est qu'un moyen sûr pour étudier la bible est de prendre un passage dans son contexte. Posez-vous les questions: « De quoi parle-t-on ici? Quel est le sujet? Quels sont les arguments qui sont développés? Quel est le contexte plus large du chapitre? Quel est le contexte plus large du livre? De quelle façon est-ce que cela cadre avec le reste des Écritures ? » Vous savez qu'il n'y aura jamais de contradiction dans la Bible. Une vérité n'en contredira jamais une autre. Si vous avez un passage ambigu, il est toujours sage de le mettre à la lumière d'un passage qui est clair. Nous devons commencer avec ce qui est clair.

Laissez-moi vous en donner plusieurs illustrations. Par exemple Galates 5:4 dit: « Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi; vous êtes déchus de la grâce. » Vous pouvez voir que si quelqu'un sort ce texte de son contexte, et si c'est tout ce qu'il a, à quel point ce verset peut devenir très effrayant. Éphésiens 2:8-9 dit clairement: « Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie. » Dans Éphésiens, on dit que c'est par grâce que nous sommes sauvés. Puis dans Galates, on nous dit que nous pouvons être déchus de la grâce. Certaines personnes mal affermies viennent donc et disent: « Vous voyez, cela enseigne que vous pouvez perdre votre salut. Vous pouvez être séparés de Christ et perdre votre salut. Il est possible de voir Christ et ensuite d'être séparé de Lui. Il est possible d'être sauvé par grâce et ensuite d'être déchu de la grâce. » Certaines personnes prennent donc un verset comme celui-là en dehors de son contexte.

Ceux qui ont étudié le message de l'épître aux Galates ont découvert que le thème général du livre est: n'ajoutez rien à Christ. Vous ne pouvez rien ajouter à Christ. Ajouter quelque chose à Christ, c'est complètement Le changer. Le message de l'Évangile est Jésus, Jésus seul, Jésus à qui on n'ajoute rien du tout. Dans ce livre, Dieu montre la liberté qu'a quelqu'un qui n'a que Jésus seul. Galates 5:1 dit: « C'est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude. »

Considérez le contexte du livre de Galates. Je pense que cela est résumé dans Galates 3:1-3: « O Galates, dépourvus de sens! qui vous a fascinés, vous, aux yeux de qui Jésus-Christ a été peint comme crucifié? Voici seulement ce que je veux apprendre de vous: Est-ce par les oeuvres de la loi que vous avez reçu l'Esprit, ou par la prédication de la foi? Êtes-vous tellement dépourvus de sens? Après avoir commencé par l'Esprit, voulez-vous maintenant finir par la chair? » Lorsque les Galates ont commencé leur vie chrétienne, ils ont commencé par Christ seul. Ils ont regardé à Christ et Il les a sauvés. Ils ne sont pas venus avec les oeuvres, ils ne sont pas venus en essayant d'ajouter quelque chose à Jésus, comme Jésus plus la prière, Jésus plus la repentance, Jésus plus la dîme, Jésus plus aller à l'Église. Ils ne sont pas venus de cette manière, il ne s'agissait que de Jésus. C'est de cette manière qu'ils sont venus la première fois.

Dans le livre de Galates, l'apôtre Paul combat les judaïsants ou les légalistes. Ce sont ceux qui disaient: « Tout n'est pas par grâce, vous devez aussi aider Dieu, vous devez faire votre part. Vous devez avoir Christ et la circoncision, Christ et les cérémonies du temple, Christ et les luttes, Christ et le jeûne, Christ et la prière, Christ et la mémorisation des Écritures, Christ et l'étude de la Bible, Christ et le baptême, Christ et la communion, Christ et appartenir à une bonne église. »

Le Saint-Esprit à travers l'apôtre Paul était si préoccupé pour ces croyants qui essayaient d'ajouter quelque chose à Jésus. Il les encourageait en disant: « Mais de quelle façon avez-vous commencé ? Vous avez commencé avec Christ. Comment devez-vous alors continuer? Vous devez continuer par Christ. De quelle façon avez-vous commencé? Vous avez commencé par la grâce. Comment devez-vous alors continuer? Vous devez continuer par la grâce. Mais qu'est-il arrivé? Vous êtes déchus de la grâce en tant que règle de vie. Vous avez été séparés de Christ. Cela ne signifie pas que vous êtes perdus et que vous irez en enfer pour toujours. » Non ce n'est pas ce que ce texte dit. Dans le livre de Galates, la grâce est ce que Dieu fait et la loi ce que l'homme fait. Dans une de mes Bibles, j'ai parcouru le livre de Galates et en dessous de chaque mot grâce j'ai écrit « ce que Dieu fait. » Puis chaque fois que j'ai vu le mot loi, j'ai écrit « ce que l'homme fait », parce que c'est dans ce sens que le mot est ici utilisé.

En tant que règle de vie, vous devez vivre par la grâce et par Christ. Pas par la chair, pas par la loi, pas par les efforts et non pas par les luttes. Christ nous a délivrés parce que nous avons regardé à Lui seul. Les légalistes ont essayé de les pousser vers la loi. Mais dès que l'homme essaie d'aider Dieu, il est séparé de Christ. Dieu nous dit de ne pas faire cela, mais de vivre à travers notre relation avec Christ. Dès qu'un homme essaie de vivre par la chair il est déchu de la grâce et il doit ensuite revenir à la grâce. C'est le contexte qui nous aidera à bien comprendre ce verset. Si vous sortez simplement ce verset qui dit: « Vous êtes séparés de Christ, vous êtes déchus de la grâce » du contexte du livre, vous finirez par croire que vous pouvez perdre votre salut, mourir et aller en enfer. Mais Paul ne parle pas du tout de cela. Ce que Paul disait est: « Si vous ne mettez pas votre confiance dans le Christ qui vit en vous, vous êtes séparés de la victoire, de la paix et du fruit. Vous êtes séparés de Christ et de la grâce en tant que règle de vie et vous retournez à la loi en tant que règle de vie. » Vous retournez faire la chose de vous-mêmes. Paul leur dit donc: « Ne vivez pas par votre propre force, selon votre propre sagesse, selon votre propre justice, par vos propres ressources. Mettez votre foi en Christ. »

Laissez-moi ajouter en lien avec cela que Satan est très très malin. Il aimerait que vous ayez peur de perdre votre salut parce qu'Il sait que cela n'est pas possible. Il préfère que vous ayez peur d'être perdu à jamais, plutôt que de comprendre ce que Paul veut réellement dire ici. Parce que si vous pensez que vous pouvez perdre votre salut, alors Satan a réussi à vous pousser à essayer de le garder avec plus de force. Satan affaiblit cet avertissement en lui faisant dire autre chose. Satan veut faire croire que l'avertissement veut dire: « Faites attention, il se peut que vous finissiez en enfer. » Satan affaiblit l'avertissement en essayant de le déformer. Cela serait une grande tragédie si vous pouviez perdre votre salut, mais ce n'est pas possible. Quelle est l'autre grande tragédie? L'autre grande tragédie est que vous pouvez être séparés de Christ, déchoir de la grâce et vivre par votre propre force. Mais comme Satan ne désire pas que vous voyiez cette tragédie, il vous fait croire que cela signifie autre chose. Que Dieu nous aide à voir les choses dans leur contexte.

Laissez-moi vous donner une autre illustration du même principe biblique. Nous sommes en train d'étudier des principes d'études bibliques qui pourront nous aider dans tous les passages ambigus, mais plus particulièrement cette illustration de ces passages du livre d'Hébreux que nous avons vus et qui semblent nier la sécurité du croyant.

Un autre passage est Jean 15:1-6. C'est l'illustration du cep et des sarments. Jean 15:1-6 dit: « Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche; et tout sarment qui porte du fruit, il l'émonde, afin qu'il porte encore plus de fruit. Déjà vous êtes purs, à cause de la parole que je vous ai annoncée. Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s'il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu, et ils brûlent. »

Il y a malheureusement certaines personnes qui commencent à trembler lorsqu'elles lisent des passages comme le verset 15:2: «Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche » et le verset 15:6: « Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu, et ils brûlent. » Ici encore vous pouvez voir de quelle façon en prenant un verset hors de son contexte cela peut pousser quelqu'un à penser qu'il peut être retranché, qu'il peut sécher, être lié et jeté dans le feu. Mais nous devons considérer le contexte. Dans le contexte de ce passage, notre Seigneur Jésus ne parle pas de la destinée éternelle. Il ne parle pas du ciel ou de l'enfer. Il ne parle pas de là où nous irons lorsque nous mourrons. Ce n'est pas de cela dont Il parle. Il parle de la manière de porter du fruit dans la vie chrétienne. La façon de porter du fruit dans la vie chrétienne est de demeurer en Christ. Ce sont ceux qui demeurent en Christ qui portent du fruit ; ceux qui ne demeurent pas en Christ ne portent pas de fruit. « Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. » Jean 15:4-5 dit: « Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s'il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. » Le verset prend tout son sens à la lumière du contexte. Dans la nature, si un sarment ne demeure pas sur le cep, il meurt. Dans le cadre de porter du fruit, il est devenu inutile. Un sarment mort ne peut pas porter du fruit. Il est donc coupé et jeté au feu. Voilà pour l'illustration. Christ est le cep et nous ne pouvons pas porter du fruit à moins que nous ne tirions la vie de Lui. C'est le seul fruit dans la vie chrétienne. Au verset 15:5 Jésus dit: « Sans moi vous ne pouvez rien faire. »

Mais n'oubliez pas le contexte. Vous pouvez faire beaucoup de choses sans Christ. Il n'est pas vrai que d'un point de vue absolu vous ne puissiez rien faire sans Christ. Vous pouvez faire beaucoup de choses par vous-mêmes, mais vous ne pouvez rien faire qui puisse être appelé « fruit. » C'est cela le contexte. Sans demeurer en Christ, il ne peut pas y avoir de fruit dans votre vie ou dans ma vie. En lien avec cela, il faut se rappeler que lorsque vous étudiez une parabole ou une allégorie, vous devez utiliser les règles de la parabole ou de l'allégorie. Vous devez utiliser les lois du langage humain. Une parabole n'enseigne pas dix choses, elle enseigne une seule chose centrale. Une allégorie a un point principal. Est-ce que les détails sont importants? Oui, dans la mesure où ils sont en lien avec le point principal.

L'enseignement principal de cette allégorie est que porter du fruit vient en demeurant en Christ. Qu'en est-il alors des sarments qui sont jetés au feu? Cela signifie qu'ils ne servent à rien dans le cadre de porter du fruit. Cela n'a rien à voir avec l'éternité, le Seigneur ne parle pas de là où vous irez lorsque vous mourrez. Si vous ne demeurez pas en Christ, vous êtes aussi inutiles qu'un sarment mort et vous risquez d'être mis en fagots et jetés au feu. Nous devons donc bien faire attention au contexte.

Laissez-moi encore vous donner un autre exemple. 1 Corinthiens 9:27 dit: « Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d'être moi-même disqualifié, après avoir prêché aux autres. » Certaines personnes sortent ce texte de son contexte et disent que Paul était assez nerveux à l'idée de prêcher aux autres, et qu'à la fin lui aussi puisse être rejeté du ciel, de l'Éternité et du Seigneur Lui-même. Le contexte rend bien entendu la chose très claire. De quoi est-il en train de parler? 1 Corinthiens 9:24-25 dit: « Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu'un seul remporte le prix? Courez de manière à le remporter. Tous ceux qui combattent s'imposent toute espèce d'abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corruptible; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible. »

Paul utilise le contexte de l'athlétisme, la course à pied en tant qu'illustration de la vie chrétienne. Paul parle de la récompense qui vient lorsque l'on gagne la course. La couronne corruptible sert ici d'illustration. La couronne incorruptible est la réalité. Paul ne dit pas qu'il craint d'être rejeté du salut. Il dit qu'il ne veut pas être disqualifié pour recevoir sa récompense. Est-ce que la Bible enseigne qu'il y a des récompenses, que quelqu'un qui vit fidèlement en faisant confiance au Saint-Esprit et qui vit par la puissance du Saint-Esprit recevra une récompense? La réponse est que la Bible enseigne cela.

Dieu parle de couronnes en lien avec la fidélité et que tout ce qui sera fait dans la puissance du Saint-Esprit nous prépare à recevoir des couronnes, des gloires, de telle sorte qu'un jour nous pourrons les déposer aux pieds du Seigneur Jésus lorsqu'Il sera couronné. Les couronnes ne sont pas pour vous, ce sont des honneurs qui vous sont donnés parce que vous faites confiance au Saint-Esprit, et un jour elles seront posées aux pieds de Christ. Mais il y aura un jour où certaines personnes n'auront pas de couronne à jeter aux pieds de Jésus. Et si je comprends bien les Écritures, c'est à ce moment-là que Jésus essuiera toutes larmes de nos yeux, c'est la dernière fois que nous verserons des larmes. Cela prendra place devant le tribunal de Christ.

Mais certaines personnes ne sont pas allées assez loin dans cette pensée. Tous les calvinistes acceptent l'enseignement des récompenses. Les arminiens aussi acceptent l'enseignement de la Bible concernant les récompenses. Mais certains ne sont pas allés au bout de l'idée. Est-ce que vous réalisez que si quelqu'un ne croit pas dans la sécurité du croyant, alors automatiquement il ne peut pas croire dans l'enseignement concernant les récompenses? Il n'est pas possible de croire en même temps que vous pouvez perdre votre salut et qu'il y a quelque chose comme des récompenses.

Imaginons qu'une personne vive quarante ans en communion avec Dieu, en mettant sa confiance dans le Saint-Esprit. A cause de sa fidélité, cette personne a empilé des récompenses pendant ces quarante ans, qu'un jour elle pourra déposer aux pieds de Christ. Imaginons maintenant que l'on puisse perdre son salut comme certains le disent. Imaginons que cette personne perde son salut après quarante ans de fidèle service. Qu'arrive-t-il à toutes les récompenses de cette personne? Automatiquement ils ne peuvent plus croire dans la doctrine des récompenses, parce qu'ils croient que vous pouvez perdre votre salut.

Toute personne qui suit la façon de voir arminienne doit renier l'enseignement concernant les récompenses. Dans le contexte de 1 Corinthiens 9, Paul nous dit qu'il désire rester fidèle. Il dit: « Je ne veux pas juste parler et prêcher. Je désire vivre d'une telle manière, en faisant confiance au Saint-Esprit afin de ne pas perdre la couronne. Je ne veux pas perdre la récompense qui vient avec la course. Je désire avoir des trésors à déposer aux pieds de Jésus. » Il y aurait beaucoup d'autres passages qui pourraient illustrer que nous devons tenir compte du contexte, mais ces trois-là sont déjà bien représentatifs.



NE PAS PROUVER QUELQUE CHOSE À PARTIR DU SILENCE DE LA BIBLE

Très bien, voici un second principe d'étude de la Bible. N'essayez pas de prouver une doctrine ou n'importe quel point, en vous basant sur ce que la Bible ne dit pas. En d'autres termes, n'essayez pas de prouver quelque chose à partir du silence. Ceci dit, il est vrai qu'il y a quelque chose qui est inspiré dans un silence. Nous avons vu cela lorsque nous avons parlé de Melchisédek. Nous avons lu qu'il est dit que nous ne savons pas qui étaient ses parents, ni quand il est né et il n'y a pas de trace de quand il est mort. Cela est devenu pour nous très instructif, c'est un silence que Dieu explique pour nous. Nous en avons une illustration par exemple en Ésaïe 45:19 où Dieu dit: « Je n'ai point parlé en cachette, dans un lieu ténébreux de la terre; je n'ai point dit à la postérité de Jacob: Cherchez-moi vainement! Moi, l'Éternel, je dis ce qui est vrai, je proclame ce qui est droit. »

Pourquoi est-ce que cela est important pour Dieu? C'est comme s'Il nous dit: « Commencez à Genèse 1:1 allez jusqu'à Apocalypse et regardez si vous voyez un endroit dans la bible où il est écrit : « Recherchez-moi en vain. Je n'ai jamais dit recherchez-moi en vain, parce que cela va à l'encontre de ce qu'il y a sur mon coeur. » Cela devient donc un silence inspiré, et ce que Dieu n'a jamais dit devient alors très instructif. Dieu n'a jamais dit: « Recherchez-moi en vain. » Lorsqu'il y a un silence inspiré, Dieu l'interprétera, mais n'en faites pas votre propre interprétation.

Voici un exemple pris de Romains 8:35-39: « Qui nous séparera de l'amour de Christ? Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée? selon qu'il est écrit: C'est à cause de toi qu'on nous met à mort tout le jour, Qu'on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j'ai l'assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. » Quelle grande liste! Est-ce que vous pensez que cette liste vous a été donnée pour vous réconforter ou pour vous juger? C'est pour vous réconforter, mais pourtant j'ai un livre qui dit: « Est-ce que vous avez remarqué que le péché n'est pas mentionné? Par conséquent à la question qu'est-ce qui peut nous séparer de l'amour de Christ, on peut répondre le péché. » Des personnes essaient de dire à partir de ce silence que vous pouvez perdre votre salut parce qu'il y a quelque chose qui n'est pas dans la liste.

Mais il y a plein d'autres choses qui ne sont pas dans la liste, cela ne veut rien dire. Nous ne pouvons pas prouver quelque chose à partir du silence. Vous ne pouvez pas prendre ce que la Bible ne dit pas et en déduire: « Vous voyez, cela montre que vous pouvez perdre votre salut. » Nous devons en rester à ce que la Bible dit et pas à ce qu'elle ne dit pas.

Autre exemple, ne recherchez pas l'enlèvement dans l'histoire de Daniel en disant: « Daniel n'est pas mentionné lorsque les trois autres personnes sont tombées dans le feu, cela veut donc dire qu'il a été enlevé et que ses compagnons sont passés par la tribulation. » Vous ne pouvez pas dire cela à partir du silence. Certaines personnes disent: « Aucun péché n'est mentionné au sujet de Marie, par conséquent elle est parfaite. » Mais aucun péché n'est mentionné au sujet de Joseph ou de Daniel non plus. Les péchés des personnes qui sont dans les généalogies ne sont pas non plus mentionnés. Autre exemple, ce n'est pas parce que Dieu ne manifeste pas sa défaveur envers la polygamie que vous devez penser que Dieu l'accepte et qu'Il n'a rien contre cela. Nous ne pouvons pas trouver des arguments dans le silence de Dieu.

Il y a un merveilleux passage au sujet du silence de Dieu, c'est le Psaume 50 qui dit: « Lorsque je n'ai pas parlé vous avez pensé que j'étais comme vous, et par conséquent vous en avez conclu, que vous pouviez vivre avec le péché. » Certaines personnes sont allées tellement loin dans cet enseignement qu'elles ont dit que Dieu est mort. Mais Dieu a dit: « Je ne suis pas mort, je suis juste tranquille, je suis juste silencieux et n'en concluez pas que vous pouvez vivre avec le péché parce que je suis silencieux. » La conclusion est bien entendu, bâtissons sur ce qui est dit dans ce livre et non pas sur ce qui n'est pas dit.

Alors que nous en arrivons à la fin de cette étude, j'aimerais que nous prenions Hébreux 6 parce que c'est là que nous trouvons le passage le plus délicat. En d'autres termes, c'est le passage le plus cité par ceux qui disent que le croyant n'est pas en sécurité. Il y en a d'autres, mais nous ne les verrons pas tous. Je ne veux pas laisser penser qu'il n'y en a que quelques-uns parce que ceux qui penchent vers la position arminienne, qui enseigne que vous pouvez perdre votre salut, ont toute une liste de versets mais dans chacun ils ont violé l'un ou l'autre des principes d'interprétation bibliques. Je vais simplement les mentionner pour votre information.

Ézéchiel 3:20: « Si un juste se détourne de sa justice et fait ce qui est mal, je mettrai un piège devant lui, et il mourra. »
Matthieu 25:10-13: « Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres vierges vinrent, et dirent: Seigneur, Seigneur, ouvre-nous. Mais il répondit: Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas. Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l'heure. »
Matthieu 25:28-30: « Ôtez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a. Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
Luc 11:24-26: « Lorsque l'esprit impur est sorti d'un homme, il va dans des lieux arides, pour chercher du repos. N'en trouvant point, il dit: Je retournerai dans ma maison d'où je suis sorti; et, quand il arrive, il la trouve balayée et ornée. Alors il s'en va, et il prend sept autres esprits plus méchants que lui; ils entrent dans la maison, s'y établissent, et la dernière condition de cet homme est pire que la première. »
Matthieu 7:22-23: « Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom? n'avons-nous pas chassé des démons par ton nom? et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom? Alors je leur dirai ouvertement: Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité. »
Jean 6:66: « Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n'allaient plus avec lui. »
1 Corinthiens 15:1-2: « Je vous rappelle, frères, l'Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l'ai annoncé; autrement, vous auriez cru en vain. »
Colossiens 1:21-23: « Et vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensées et par vos mauvaises oeuvres, il vous a maintenant réconciliés par sa mort dans le corps de sa chair, pour vous faire paraître devant lui saints, irrépréhensibles et sans reproche, si du moins vous demeurez fondés et inébranlables dans la foi, sans vous détourner de l'espérance de l'Évangile que vous avez entendu, qui a été prêché à toute créature sous le ciel, et dont moi Paul, j'ai été fait ministre. »
Hébreux 3:6: « Mais Christ l'est comme Fils sur sa maison; et sa maison, c'est nous, pourvu que nous retenions jusqu'à la fin la ferme confiance et l'espérance dont nous nous glorifions. »
Hébreux 10:26-27: « Car, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une attente terrible du jugement et l'ardeur d'un feu qui dévorera les rebelles. »
2 Pierre 2:20-22: « En effet, si, après s'être retirés des souillures du monde, par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, ils s'y engagent de nouveau et sont vaincus, leur dernière condition est pire que la première. Car mieux valait pour eux n'avoir pas connu la voie de la justice, que de se détourner, après l'avoir connue, du saint commandement qui leur avait été donné. Il leur est arrivé ce que dit un proverbe vrai: Le chien est retourné à ce qu'il avait vomi, et la truie lavée s'est vautrée dans le bourbier. »
Apocalypse 3:5: « Je n'effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges. » Cela fait dire à certain qu'il peut arriver à Dieu d'effacer un nom du livre de vie !

Voilà les différents passages utilisés par ceux qui disent que vous pouvez perdre votre salut. Chacun de ces passages peut faire penser que nous pouvons perdre notre salut, si nous ne respectons pas les principes d'interprétation bibliques. Comme je l'ai dit, nous étudions Hébreux et je ne vais donc pas rentrer dans ces passages en détail. Mais regardons tout de même Hébreux 6, comme c'est le passage le plus souvent mis en avant par ceux qui veulent mettre en doute la sécurité du croyant.

Hébreux 6:4-9 dit: « Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu'ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l'exposent à l'ignominie. Lorsqu'une terre est abreuvée par la pluie qui tombe souvent sur elle, et qu'elle produit une herbe utile à ceux pour qui elle est cultivée, elle participe à la bénédiction de Dieu, mais, si elle produit des épines et des chardons, elle est réprouvée et près d'être maudite, et on finit par y mettre le feu. Quoique nous parlions ainsi, bien-aimés, nous attendons, pour ce qui vous concerne, des choses meilleures et favorables au salut. »

Une grande aide pour comprendre cela est de prendre ce passage dans son contexte. Il faut le prendre dans son contexte immédiat, dans le contexte du livre et ensuite dans le contexte plus large qui consiste en toutes les Écritures. Comme beaucoup l'on fait remarquer, le problème dans ce texte est de savoir si les Hébreux, dont il est question dans ce passage, sont possesseurs de Christ ou simplement professants de Christ. En d'autres termes, sont-ils réellement sauvés ou ne sont-ils pas sauvés? Les arminiens pensent qu'ils sont réellement sauvés et qu'ils ont perdu leur salut. La réalité est que ce passage leur donne autant de problème que cela en donne aux calvinistes. Ce passage a souvent été trop minimisé ou alors trop exagéré.

Les arminiens désirent un passage très fort. Ils désirent un passage dont ils puissent dire: « C'est écrit ici: vous pouvez perdre votre salut. » Malheureusement, ce passage est trop fort pour eux. Ils désirent avoir un passage qui soit fort, mais pas aussi fort. Les arminiens veulent que les gens sachent qu'ils peuvent perdre leur salut, mais si jamais ils le perdent ils pensent que l'on peut se repentir, revenir et à nouveau être sauvé. Le vrai arminien croit que le chrétien perd souvent son salut durant sa vie chrétienne et peut ensuite revenir.

Le verset 6:6 dit: « Il est impossible qu'ils soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu'ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l'exposent à l'ignominie. » Les arminiens disent: « Vous pouvez perdre votre salut, mais ensuite vous pouvez revenir. » Pourtant ce texte ne laisse aucune chance pour revenir. » Certains disent: « Il ne fait aucun doute que cela est écrit pour les chrétiens, parce que tout le livre est écrit à des chrétiens. Regardez ces expressions: « que ceux qui ont été une fois éclairés », « qui ont goûté le don céleste », « qui ont eu part au Saint-Esprit », « qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir. » On peut se dire: « Mais comment est-ce que cela peut s'appliquer à quelqu'un qui n'est pas réellement sauvé? »

Lorsque vous parcourez les Écritures, vous voyez que le Saint-Esprit a une façon de dire les choses qui peut être à la fois applicable aux personnes sauvées et non sauvées. Par exemple Hébreux 2:3 dit: « Comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut? » Si vous n'êtes pas sauvés, on peut dire: « Comment échapperons-nous au jugement en négligeant un si grand salut? » Si vous êtes sauvés, on peut dire: « Comment échapperons-nous à la discipline du Seigneur en négligeant un si grand salut? » C'est écrit d'une telle manière que cela peut être appliqué d'une façon ou d'une autre.

Ceci dit il est clair que dans Hébreux 6, l'auteur parle à des croyants. Mais est-ce qu'il parle au sujet des chrétiens? C'est ce que nous devons voir. Nous savons que l'auteur parle à des croyants parce qu'Hébreux 6:9 dit: « Quoique nous parlions ainsi, bien-aimés, nous attendons, pour ce qui vous concerne, des choses meilleures et favorables au salut. » L'auteur s'adresse à des chrétiens, il les appelle bien-aimés. Dans le verset 6:10, on nous parle de leur service chrétien dans l'amour et que Dieu ne l'oublie pas. Mais lorsqu'il dit: « Nous attendons, pour ce qui vous concerne, des choses meilleures et favorables au salut », il semblerait que l'auteur parle de quelqu'un d'autre. Il semblerait qu'il dise: « Le langage fort que j'ai employé ne vient pas avec le salut, peu importe à quel point cela peut sembler fort, j'espère que cela ne s'applique pas à vous. »

Dans les versets 6:1-5, il est clair que l'une des préoccupations de l'auteur d'Hébreux est leurs progrès très lents. Ils ne progressaient pas. C'était des bébés, ils devraient déjà être des enseignants, ils n'avançaient pas, ils ne grandissaient pas. Pour utiliser une autre expression, ils ne persévèrent pas jusqu'à la fin, ils ne continuent pas. L'auteur s'interroge sur leurs progrès, où est leur croissance? L'auteur se sent concerné parce qu'il sait que ne pas persévérer jusqu'à la fin, est une des grandes manifestations de l'apostasie.

La chute dont parle ici l'auteur ne vient pas avec le salut. Vous savez que les mots peuvent être utilisés de différentes façons. Ils peuvent être utilisés de façon absolue ou de façon relative. Est-ce que cette phrase est vraie: « Seul Dieu est bon. » Est-ce que c'est vrai? Oui, cela l'est. Si vous utilisez le mot bon d'une façon absolue, dans ce sens personne n'est bon pas même une seule personne. Jésus a dit cela en Marc 10:18. Mais je pense pourtant qu'il est juste que je dise: « J'ai de bons voisins, j'ai de bons amis et j'ai une très bonne épouse. » Je veux illustrer par cela que les mots peuvent être utilisés de façon différente.

Le mot salut peut aussi être utilisé de différentes façons. Parfois ce mot est utilisé pour la justification, parfois il est utilisé pour la sanctification et parfois pour la glorification. Parfois c'est utilisé pour tout le processus. Est-ce que je peux perdre mon salut? Cela dépend de quoi vous parlez. Est-ce que je peux perdre mon salut qui est la justification? Non, je ne peux pas perdre cela. Est-ce que je peux perdre ma sanctification? Oui, vous pouvez perdre cela, tout dépend de comment vous utilisez le mot. Par conséquent, certaines personnes disent qu'Hébreux 6 utilise le mot de cette façon. Ils disent que l'auteur avertit le chrétien contre le fait de ne pas pouvoir entrer dans le repos, de ne pas avoir la victoire en Christ et de perdre le salut au temps présent.

Le problème avec cela est le verset 6:6 qui dit: « Il est impossible que ceux qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance. » Il y a une grande différence entre tomber une fois et tomber pour toujours. Il y a une énorme différence. Pierre est tombé, mais il n'est pas tombé au loin. Pierre a renié Christ, mais il n'est pas tombé pour toujours. La chute de Pierre était due à une faiblesse dans sa chair. Cela n'était pas une apostasie. Pierre a continué jusqu'à la fin. Dans une des précédentes leçons, j'ai passé toute la leçon à vous montrer que la description du vrai croyant est celui qui persévère jusqu'à la fin.

Voilà la description des vrais croyants. J'ai placé cela comme une fondation qui est à comparer aux apostats dont il est parlé, et qui sont ceux qui n'ont pas persévérés jusqu'à la fin. Ils n'étaient pas sauvés. Les versets 6:7-8 disent: « Lorsqu'une terre est abreuvée par la pluie qui tombe souvent sur elle, et qu'elle produit une herbe utile à ceux pour qui elle est cultivée, elle participe à la bénédiction de Dieu; mais, si elle produit des épines et des chardons, elle est réprouvée et près d'être maudite, et on finit par y mettre le feu. » Nous avons ici une image divine. Cela ressemble beaucoup à Matthieu 5:45 qui dit: « Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. »

Dieu dit ici qu'Il a donné toutes les opportunités, tous les privilèges et ils ont eu droit à tout goûter. Ils ont eu le droit à goûter la bonne parole de Dieu. Ils ont expérimenté la puissance du Saint-Esprit. Ils ont été illuminés. Il a fait que tout soit clair pour eux. C'était Sa « pluie » pour eux. Mais nous ne lisons rien au sujet de leur foi ou de leur repentance. Dieu leur a donné des vérités bibliques, Dieu leur a donné des bénédictions, Dieu leur a donné des prophéties qui se sont réalisées, cette « pluie » aurait dût faire pousser n'importe quel jardin. Mais ils sont si durs.

Le verset 6:4 dit: « il est impossible. » C'est le mot qui répond à toutes les questions pour moi. Il y a certains commentateurs qui m'ont choqué, dont l'un qui dit qu'il ne faut pas traduire le mot « impossible » par « impossible », mais par « difficile. » Mais cela ne signifie pas difficile, cela signifie bien impossible. Dans la Bible il n'y a qu'un seul péché qui est mentionné comme étant impossible à pardonner. C'est le péché contre le Saint-Esprit.

C'est le blasphème contre le Saint-Esprit. On en parle en Matthieu 12:31-32 et en Luc 12:10. Pourquoi est-ce que ce péché est impossible à pardonner? Marc 3:28-29 nous dit pourquoi: « Je vous le dis en vérité, tous les péchés seront pardonnés aux fils des hommes, et les blasphèmes qu'ils auront proférés; mais quiconque blasphémera contre le Saint-Esprit n'obtiendra jamais de pardon: il est coupable d'un péché éternel. » Pourquoi est-ce que ce péché ne peut pas être pardonné? C'est parce qu'il ne se termine jamais. C'est un péché qui continue à jamais, c'est le rejet de Christ. Le péché contre le Saint-Esprit est un non final à Jésus. C'est lorsque l'on rejette finalement Christ pour toujours. Les hommes ne savent pas lorsque vous dites votre non final. Hébreux 6 est un avertissement qui dit: « Si vous avez reçu toutes les bénédictions de Dieu, toute la pluie de Dieu, que vous avez goûté à tout et que votre sol ne l'a pas reçu, alors il est impossible que vous soyez amenés à la repentance. »

C'est impossible parce que le verset 6:6 dit: « puisqu'ils crucifient à nouveau le Fils de Dieu. » Qu'est-ce que cela signifie que de crucifier à nouveau le Fils? Lorsque les gens ont dit « crucifie-le », qu'est-ce qu'ils ont fait? Ils ont rejeté Christ! Ce passage dit que c'est ce qu'ils font. Vous le crucifiez à nouveau. Vous êtes en train de dire que vous ne voulez pas Jésus. Alors pourquoi est-il impossible de dire non à Jésus et de trouver la repentance? C'est parce que c'est le seul Sauveur. Si vous dites non à Christ, alors il n'y a pas de repentance. Si vous Lui dites non, il n'y a pas de salut. Actes 4:12 dit: « Il n'y a de salut en aucun autre; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. »

Je pense donc que c'est ce qu'Hébreux 6 nous dit parce qu'il est écrit: « il est impossible d'être pardonné. » Le texte s'adresse à des apostats, il s'agit de ceux qui n'étaient jamais sauvés. Dieu a fait pleuvoir les bénédictions sur eux, ils ont bénéficié de grands privilèges et d'opportunités, mais ils n'ont jamais été sauvés, ils ont commis le péché impardonnable parce qu'ils ont dit « non » au seul Sauveur. Si vous ne voulez pas de Jésus comme Sauveur où allez-vous aller? Il n'y a personne d'autre, c'est Christ ou rien.

Laissez-moi résumer le tout. Il y a des principes bibliques que nous devrions suivre lorsque nous étudions la bible. Nous ne pouvons pas juste plonger dans la bible et en tirer un verset, c'est la somme de la Bible qui est vraie. Nous avons commencé en soulignant ce que dit le Psaume 119:160: « La somme de ta parole est la vérité. » La Bible est comme notre Seigneur Jésus, il y a un côté humain et un côté divin. Vous avez besoin du Saint-Esprit pour le côté divin, vous ne comprendrez pas ce livre sans le Saint-Esprit. Mais du côté humain, vous avez besoin de la loi des langues humaines, vous avez besoin d'étudier la Bible en suivant les règles de la littérature humaine. Lorsqu'il y a une figure de style, il faut que vous la respectiez, que ce soit une parabole, une métaphore ou un type. Vous devez parfois chercher l'étymologie d'un mot. Parfois vous devez rechercher d'autres utilisations de ce mot. Parfois vous devez voir quelle était la syntaxe dans l'original. Étudiez le texte avec tout le sérieux nécessaire, puis venez auprès de Dieu en tant que petits-enfants et dites: « Voici ce que j'ai pu tirer du texte, voici le côté académique autant que je le sache, j'ai tenu compte des règles de la littérature et du contexte. Je viens avec toute l'érudition dont je suis capable, mais maintenant, Seigneur, montre-moi Jésus. Ouvre mes yeux. »

Seul Dieu peut révéler Dieu. Si vous ne voyez que le côté humain, alors nous sommes mal partis. Nous avons besoin des deux, nous avons besoin du côté humain et du côté divin. Que Dieu nous aide à utiliser correctement l'herméneutique, c'est-à-dire les principes pour étudier la Bible afin que nous ne partions pas dans une fausse direction. Satan aimerait tellement utiliser un verset mal compris pour nous faire vaciller. Que Dieu nous délivre de cela.

Prions:

Père, merci pour le privilège que nous avons de considérer Ta précieuse Parole et de faire confiance à Ton Esprit. Je prie que Tu puisses protéger tous tes enfants de tout ce que j'ai pu dire et qui vient de moi et que seule Ta Parole puisse demeurer. Merci de garder Ta Parole pour qu'elle se manifeste en nous. Merci de nous garder et de nous faire grâce de pouvoir trouver Jésus à travers les pages de ce livre. Nous Te prions au nom de Jésus. Amen.

Hébreux #51