CHAPITRE 2 - CHRIST EST LA RÉSURRECTION ET LA VIE
Par Watchman Nee

« Jésus lui dit : Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en Moi vivra, quand même il serait mort.» (Jean 11:25)

Le chapitre 11 de l'Évangile de Jean nous révèle comment le Seigneur Jésus donne la vie à quelqu'un qui est mort. En d'autres termes, comment Il ressuscite un mort. Il avait le pouvoir de ressusciter un mort et Il fut le moyen par lequel un homme mort ressuscita. Mais, au lieu de dire : « Je ressuscite un mort », Il déclara : « Je suis la résurrection ». Peu de temps après cette déclaration, Il ressuscita en effet "le mort ». Marthe et Marie étaient toutes deux présentes ce jour-là. En considérant leur situation, il eut semblé plus approprié que le Seigneur Jésus leur dise : « Ne vous inquiétez pas au sujet de votre frère qui est mort, car Je peux le relever (de la mort) ». Nous aimons entendre de telles paroles. Nous aimons que Dieu fasse toujours plus pour nous et nous l'espérons. Souvent, nos prières et notre attitude devant Dieu expriment le désir que le Seigneur fasse ceci ou cela pour nous. Cependant, ce que le Seigneur désire particulièrement, c'est que nous réalisions que le plus important n'est pas ce qu'Il peut faire, mais ce qu'Il est Lui-même, car ce qu'Il fait a pour fondement ce qu'Il est.

Considérons Marthe. Elle crut dans la puissance du Seigneur. Elle Lui dit : « Seigneur, si Tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » Marie aussi croyait cela. Mais toutes deux ne percevaient pas que le Seigneur était la résurrection et la vie. Puissions-nous comprendre que tout ce que Dieu peut faire est le résultat de ce qu'Il est. Nous ne recevons pas la puissance de Dieu, parce que nous ne Le connaissons pas tel qu'Il est.

« Or, sans la foi, il est impossible de Lui plaire; celui qui s'approche de Dieu doit croire qu'Il existe et qu'Il récompense ceux qui le cherchent. » (Hébreux 11:6, version Colombe)

La traduction de l'américain standard donne ceci : « Celui qui vient vers Dieu doit croire qu'Il est (traduit dans nos versions par « existe ») et qu'il est celui qui récompense (le rémunérateur de) ceux qui Le cherchent. »

Ce que le Seigneur Jésus veut nous dire, c'est non seulement qu'Il peut garder la vie de quelqu'un, mais qu'Il est Lui-même la vie ; qu'Il peut relever « le mort », mais qu'Il est Lui-même la résurrection. Demandons à Dieu d'ouvrir nos yeux pour que nous puissions voir ce que le Seigneur est en Lui-même. Il nous faut voir que dans la pensée de Dieu, Christ est tout pour nous. Avec une telle compréhension, nous ferons de réels progrès dans le domaine spirituel. Il est urgent pour nous de réaliser que du point de vue de Dieu, il n'y a rien d'autre que Christ ! Le progrès, dans le domaine spirituel, est le fait que nous avons saisi cette réalité spirituelle : connaissons-nous Dieu Lui-même, ou bien connaissons-nous seulement les choses que Dieu a faites ?

Le thème de Jean 11 ne consiste pas à nous montrer comment le Seigneur Jésus ressuscita Lazare, mais bien plutôt comment Lui-même fut la résurrection pour Lazare. Voyons-nous toute la différence ? Le Seigneur EST la résurrection. Parce qu'Il ETAIT la résurrection pour Lazare, Lazare ressuscita. Il n'a pas donné, à Lazare, quelque chose appelée résurrection, mais Il fut Lui-même la résurrection pour Lazare. En d'autres termes, le Seigneur n'accomplit, d'une manière extérieure, que ce qu'Il était en substance dans sa personne. Ce disant, nous ne suggérons pas que le Seigneur Jésus n'a pas relevé Lazare; nous disons simplement qu'Il fut la résurrection pour lui et c'est pour cette seule raison que Lazare fut relevé d'entre les morts.

Il nous est bon de comprendre que toutes les oeuvres de Dieu en Christ sont renfermées dans ce principe. C'est uniquement parce que Seigneur est cette « chose » en nous que nous avons cette « chose. » Premièrement l'être et après seulement l'avoir. Beaucoup de chrétiens ont tendance, dans leur langage, à dissocier le Donateur de Ses dons. Mais un jour, nous découvrons que le Donateur est Lui-même dans Son don. Car Dieu ne met pas en lumière des détails nombreux et variés pour nous les dispenser peu à peu; ce qu'Il nous donne c'est Christ. C'est une excellente chose, lorsqu'un jour, nos yeux s'ouvrent pour reconnaître que toutes choses sont en Christ. Dans le passage de Jean 11 cité précédemment, le Seigneur déclare ce qu'Il est. Il dit : « Je suis la résurrection et la vie. » Puisqu'il est la résurrection il n'y a aucun problème pour que Lazare ressuscite. Nous croyons que le Seigneur releva Lazare d'entre les morts, mais ici, l'accent est mis sur l'importance d'avoir le Seigneur Lui-même. La résurrection de Lazare fut sans aucun doute extraordinaire ; mais, connaître le Seigneur Jésus comme la résurrection, c'est quelque chose qui a une très grande signification. Beaucoup de gens peuvent croire que le Seigneur Jésus est celui donne la vie, mais croire qu'Il EST la VIE, c'est une autre affaire. Il n'est pas seulement le « donateur de vie », Il EST aussi la VIE. Il est à la fois la vie qu'Il donne, et Celui qui donne la vie. 11 est à la fois le Seigneur de la résurrection et la résurrection elle-même. Dès que nous voyons cela, nous comprenons instantanément que tout ce qui est en Christ est vivant. Ce que Dieu donne aux hommes c'est Christ Lui-même. Nous espérons que nous aurons au moins un rayon de lumière qui nous fera réaliser que le Seigneur est tout. « Je suis la résurrection et la vie », déclare notre Seigneur. La résurrection et la vie englobent toute la Bible connaître la résurrection et la vie est donc une question d'une extrême importance.



CHRIST EST LA VIE

Dieu mit l'homme qu'Il avait créé dans le jardin d'Eden. Deux perspectives s'ouvraient devant cet homme : il pouvait avoir la vie ou il pouvait mourir. S'il mangeait du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, il mourrait et, s'il mangeait le fruit de l'arbre de vie, il aurait la vie. L'homme que Dieu avait créé était vraiment « bon », mais cependant, la question de la vie ou de la mort demeurait posée. L'homme était capable de réfléchir et de se mouvoir, mais il n'avait pas la « vie. » Nous n'entendons pas par là qu'il n'était pas vivant, car, selon les normes de la vie naturelle de l'homme, il était bien vivant. Dans Genèse 2:7, nous avons pu lire que « l'homme devint une âme vivante. » Cependant, compte tenu de ce que représentait l'arbre de vie, l'homme n'avait pas cette vie-là. Il avait la possibilité de réfléchir et d'éprouver des sentiments (ce sont les principales fonctions de l'âme). Toutefois, il n'avait pas la vie qui était typifiée par l'arbre de vie. Par cet exemple, nous découvrons que la vie est plus profonde que les sentiments et que l'intelligence. Tout, dans le christianisme, peut être contrefait : une fausse repentance, une fausse conversion, un faux zèle, un faux amour. On peut aussi contrefaire l'activité du Saint-Esprit, et même contrefaire la vie. Combien de chrétiens considèrent que les bons sentiments sont la vie ! Ils estiment qu'une atmosphère chaleureuse et qu'une voix puissante sont pleines de vie. Ils ne peuvent pas faire la distinction entre la vie et les sentiments, ne sachant pas que la première chose est plus profonde que la seconde. Une autre catégorie de chrétiens estimeront que la vie, c'est une pensée noble, et qu'elle n'est pas dans les émotions fortes. S'ils découvrent, dans un message, des pensées qui les défient, des termes brillants et des arguments convaincants, ils les considèrent comme étant la vie. Mais, ceux qui ont l'expérience, et qui ont été enseignés, nous diront que la vie est plus profonde que les sentiments ou l'intelligence. En outre, la vie n'est pas l'action. Ce n'est pas parce que quelqu'un est très vif, enthousiaste et actif, qu'il pourra être dit que ces choses sont la vie. La personne est vraiment active, mais cela ne peut pas être pour. autant qualifié de « vie. » L'homme, dans ce cas, oeuvre au lieu de laisser la vie s'exprimer.

Toutefois, nous n'insinuons pas ici qu'il n'y a ni pensée ni sentiment ni action dans la vie ; nous voulons simplement affirmer que la vie n'est pas l'intelligence, ni les sentiments, ni l'action. Vous pouvez entendre la même bonne parole, cependant, dans une personne vous sentez la vie tandis que l'autre n'exprime que des pensées.

Vous pouvez ressentir une forte émotion en rencontrant une certaine personne, mais ne rencontrer la vie que dans quelqu'un d'autre. Beaucoup de frères prennent pour de la-vie certaines de leurs sensations. Mais, ceux qui ont appris savent bien qu'il n'en est pas ainsi. Beaucoup considèrent que certaines pensées en eux sont la vie, mais les croyants expérimentés pourront dire qu'il n'y a aucune vie en cela.

Deux frères peuvent partager le même point de vue et interpréter un passage de la même manière, mais cependant, pour des chrétiens expérimentés, il y a toute une différence entre ces deux frères ; l'un d'eux n'a seulement que la pensée, tandis que l'autre exprime la vie aussi bien que la pensée. En effet, il est possible de rencontrer la vie avec la pensée ; c'est une chose fréquente et vraie. Pourtant, nous n'entrons pas en contact avec la vie par le seul contact avec une pensée. Ce sont deux choses tout à fait distinctes. Il y a tellement de gens qui pensent, que parce qu'ils disent les mêmes paroles, ils font partie de la même réalité spirituelle. Mais ce n'est pas vrai. Il est possible que ces mêmes paroles restent dans le domaine de la pensée pour l'un et qu'elles expriment la vie pour l'autre. « Je suis la vie » dit le Seigneur. La vie n'est donc pas quelque chose en-dehors de Christ ; c'est Christ Lui-même. Si elle n'est qu'une chose, elle est morte. La vie dont beaucoup de chrétiens parlent n'est qu'une « chose » qui est produite par eux-mêmes.

Nous avons vraiment besoin de la grâce du Seigneur dans ce domaine. Nous savons ce qu'est la pensée, ce que sont les sentiments et ce qu'est l'activité ; cependant, il nous manque une claire appréciation de ce qu'est la vie. Demandons au Seigneur de nous faire voir ce qu'est réellement la vie. Et un jour, lorsque cette révélation nous sera accordée, nous connaîtrons tout naturellement ce qu'est cette vie et alors nous pourrons toucher le Seigneur.



CHRIST EST LA RÉSURRECTION

Considérons une fois encore la résurrection. Ce qui a été confronté à la mort, et qui a survécu, est appelé résurrection. Tout ce qui ressurgit vivant de la mort est résurrection. La mort est venue dans l'homme lorsqu'il mangea le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Depuis lors, l'homme n'a jamais pu résister à la mort. Tous ceux qui ont été ensevelis dans les tombeaux n'en sont jamais revenus. Pour l'homme, la mort est un « aller » sans « retour. » Dans tout l'univers, et parmi un nombre incalculable de personnes, il ne s'en est trouvé qu'un seul qui, passant par la mort, en soit ressorti. Et cette personne, c'est notre Seigneur.

« Quand le vis, je tombai à ses pieds comme mort. Il posa sur moi sa main droite, en disant : ne craint point ! Je suis le premier et le dernier, et le vivant ; j'étais mort, et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. » (Apocalypse 1:17,18)

Il est le Seigneur de la résurrection. La résurrection parle de ce qui est passé à travers la mort, mais qui n'a pas pu être retenu par elle. La Bible emploie le terme « retenir » pour décrire le pouvoir de la mort. Ceux qui entrent dans la mort ne peuvent pas en ressortir parce que la mort retient solidement tout ce qui y est entré. Mais la mort n'a pas pu retenir Christ. C'est ce qui caractérise la vie et la résurrection. La résurrection est la vie qui a été placée dans la mort et qui vit pour toujours. Jésus, notre Seigneur, est la vie, parce qu'Il est passé par la mort, étant entré dans le séjour des morts, le lieu le plus profond de la terre, mais cependant, Il en est sorti vivant pour toujours. La mort n'a pas pu Le retenir dans son éternité. Il est sorti de la mort. Et c'est cette vie-là qui est appelée « résurrection. » La vie, qui porte les marques de la mort, et qui cependant est toujours vie, s'appelle résurrection.

Très peu de personnes, en lisant Jean 20, se demandent pourquoi le Seigneur Jésus, après sa résurrection, portait toujours les marques des clous dans ses mains et celle de la lance à son côté ; était-ce uniquement à cause de Thomas ? Nous croyons que c'est là, la signification de la résurrection. Le Seigneur ne désirait pas enseigner à Thomas qu'Il avait été frappé, et qu'Il était mort, mais qu'Il avait été frappé et que pourtant, maintenant, Il était vivant. Il porte sur son corps les marques de la mort ; cependant, Il est vivant. C'est ce qui s'appelle la résurrection.

Cela devrait être aussi vrai pour nous. Il y a, dans nos vies, beaucoup de choses qui ne portent pas les marques de. la mort ; c'est pourquoi elles ne peuvent pas être qualifiées de résurrection. Ce n'est que ce qui porte les marques de la mort, et qui vit, qui peut être appelé résurrection. Ne pensez pas que tout va bien pour vous si vous êtes éloquent, intelligent et habile. Il vous est tout à fait possible d'avoir de l'éloquence, de l'intelligence et de l'habileté, sans porter les marques de la mort. Les gens considèreront que la résurrection est une chose importante si les marques de la mort sont sur votre éloquence, votre intelligence et votre habileté. Un frère peut avoir du talent et beaucoup de capacités ; il semble être « très vivant. » Pourtant, son talent ne porte pas l'empreinte de la mort parce qu'il se confie en lui-même. Il croit qu'il ne fera jamais d'erreurs, et qu'il est assuré du succès dans tout ce qu'il entreprendra. Cette personne a beaucoup de confiance en elle-même, de l'assurance et du dynamisme, mais elle ne porte pas les marques de la mort. Nous ne voulons pas dire qu'une personne qui expérimente la résurrection n'a pas de puissance. Ce que nous essayons d'expliquer, c'est que la puissance qui résulte de la résurrection, porte les marques de la mort. Une telle personne sera capable de travailler, mais elle n'osera pas se confier en elle-même. Elle pourra faire beaucoup de choses, mais cependant elle n'aura plus cette sorte d'autosuffisance et sa propre force sera changée en faiblesse. C'est ce que nous appelons résurrection.

Dans sa lette à l'église de Corinthe, Paul fait cette déclaration :

« Moi-même j'étais auprès de vous dans un état de faiblesse, de crainte, et de grand tremblement. » (1 Corinthiens 2:3)

Ce sont les paroles de quelqu'un qui connaît vraiment Dieu. N'est-il pas tragique qu'il y ait tant de personnes aussi sûres d'elles-mêmes parmi les croyants. Mais en 1 Corinthiens 2:3, nous voyons un homme qui se reconnaît faible, craintif et tout tremblant. Nous voyons là les marques de la mort dans son corps. La résurrection et la croix sont donc inséparables. La croix élimine. Les choses qui procèdent de nous-mêmes ne peuvent pas resurgir de nouveau si elles sont passées par la croix, car elles sont impuissantes face à la mort. Seul ce qui passe par la mort, et qui demeure vivant, en portant les marques de la mort, est résurrection. La résurrection présuppose d'être passé par la mort et cela élimine toujours quelque chose. Frères et soeurs, si nous savons vraiment ce qu'est la résurrection, nous expérimenterons que la croix possède un pouvoir d'élimination. En passant par la croix, nous serons débarrassés de beaucoup de choses. Nous serons des personnes complètement changées, parce que beaucoup de choses auront été rejetées loin de nous. C'est seulement tout ce qui possède la vie qui expérimente la résurrection ; sans la vie, il n'y a pas de possibilité de résurrection. Par exemple, nous pouvons découper des morceaux de bois dans un madrier et les planter dans la terre. Après quelque temps, ils seront complètement pourris et ne seront d'aucune utilité. Mais, si nous coupons la branche d'un arbre et la mettons en terre, nous découvrons après quelque temps, qu'elle s'est mise à bourgeonner. Le premier bois pourrira tandis que l'autre bourgeonnera. Tout ce qui est mort se corrompra ; seul ce qui est vivant ressuscitera en passant à travers la mort.

Ainsi donc, la résurrection du Seigneur Jésus est fondée sur Sa vie. Parce que la vie qu'Il possède ne peut pas mourir, la mort n'a pas pu Le retenir. Avec une telle vie en Lui, Il est resté insensible aux effets de la mort lorsqu'Il a été mis en elle. Sachons bien que, lorsque nous passons par la croix en expérience, nous laissons des choses dans la mort sans aucune possibilité de les rependre de nouveau. Seul ce qui procède de Dieu peut être ressuscité. La confrontation avec la croix enlève certaines choses en nous. La croix est vraiment une grande soustraction. Elle élimine beaucoup de choses.

De nombreux frères et soeurs posent souvent cette question : « Comment puis-je savoir que je suis mort ? Comment savoir si la croix a accompli son oeuvre en moi ? » La réponse est très simple. Si le Seigneur a oeuvré dans votre vie, vous aurez perdu certaines choses. Si vous êtes resté inchangé depuis le jour où vous avez été sauvé, étant aussi « riche » et « comblé » qu'autrefois, cela montre clairement que la croix n'a pas oeuvré en vous. Quand la croix opère dans votre vie, vous constaterez quelle grande soustraction ou quel grand travail de nettoyage le Seigneur accomplit en vous. La conséquence de ce travail, c'est que vous ne pouvez plus faire ce que vous faisiez autrefois ; vous n'avez plus cette confiance en vous-même et ce « grand » courage a fait place à quelques hésitations. Ce sont les preuves de l'oeuvre du Seigneur. Si la résurrection se manifeste dans votre vie, certaines choses ont dû rester dans le tombeau, car ces choses ne peuvent pas ressortir de la mort. Tout ce qui est adamique ne peut revivre après avoir traversé la mort. Mais la vie du Seigneur est capable de passer par la mort et d'en ressortir de nouveau. C'est cela la résurrection.

Quelquefois, les choses perdues dans la mort sont recouvrées en Christ. Par exemple, lorsqu'une branche est retranchée de l'arbre, elle semble morte, mais mettez-là dans la terre, et elle croîtra de nouveau. En disant que nous ne pourrons plus parler ni travailler, nous déclarons en réalité que nous ne serons plus aussi insouciants ni enclins à nous appuyer sur nous-mêmes pour parler et pour agir. Lorsqu'une personne est touchée par Dieu, (en étant traitée par la croix), elle devient faible, craintive et tremblante, elle n'ose pas dire « je peux » ou « je ferai. » Elle continuera à faire son travail, mais en ayant en elle la crainte de Dieu. Elle pourra marcher, mais elle marchera selon Dieu, comme Abraham, qui suivait Dieu pas après pas, conservant dans sa vie la marque visible de la croix. Cette personne a été touchée par Dieu, elle n'est plus la même, elle porte l'empreinte laissée par la mort. Cela s'appelle résurrection.

Aujourd'hui, Dieu communie avec l'homme dans le domaine de la résurrection, et cette résurrection présuppose la croix. Rien ne peut donc avoir de relation avec Dieu sans passer à travers la mort. Tout ce qui est naturel doit passer par la mort. Dieu ne peut pas et ne voudra pas être en relation avec quelqu'un qui n'est pas mort et ressuscité. Nous devons mourir et être ensuite ressuscité. La vie que nous recevons est la vie de résurrection. Nous apprenons ainsi que tout ce qui a une quelconque relation avec Dieu doit avoir resurgi de la mort.

Dans le domaine spirituel, nous sommes confrontés à un problème difficile. En effet, souvent les gens servent Dieu avec des « moyens naturels » au lieu de le faire avec des « moyens ressuscités. » Beaucoup ont du zèle, mais peu ont un zèle ressuscité, un zèle qui est passé à travers la mort et qui est ressuscité. Beaucoup de zèle caractérise la première sorte de personnes mais pas la seconde. Nous remarquons bon nombre de frères qui travaillent avec diligence et avec habileté ; cependant, leur empressement et leur habileté sont de la première espèce (celle qui est naturelle) et non de la deuxième, car ils ne sont pas passés par la mort... Nous ne pouvons pas mettre, sur le compte de la résurrection, tout ce que nous vivons devant Dieu dans la puissance de ces éléments naturels.

Quelques-uns demanderont, qu'est-ce que le corps de Christ ? Le corps de Christ est là où la résurrection de Christ est attestée. En d'autres termes, tout ce qui n'est pas de la résurrection n'a pas de part, aussi petite soit-elle, au corps de Christ. L'Eglise, ce n'est pas le lieu où vous apportez quelque chose de votre intelligence ni où j'apporte quelque chose de mon savoir-faire. L'Eglise ne s'édifie pas parce que nous apportons chacun, vous et moi, un petit peu de ce qui est naturel. L'Eglise est fermée à tout ce qui est naturel et n'accepte exclusivement que ce qui est ressuscité. Si ce qui est naturel pénètre, l'Église perd de son caractère. Il ne peut pas y avoir d'éléments qui ne soient autres que ressuscités dans l'Eglise.

Beaucoup de frères demandent comment l'Eglise peut être une. Nous devons réaliser combien il est vain de chercher à parvenir à l'unité avec des moyens humains. Les enfants de Dieu ont besoin de connaître la croix, de traiter la chair et ce qui est naturel, afin de manifester cette unité. Aucune méthode n'est efficace à moins d'expérimenter ce qu'est le calvaire. Aucun problème dans l'église ne peut être résolu par des procédés humains et de l'ingéniosité. L'Eglise ne supporte ni la chair ni ce qui est naturel, car les deux causeraient des dommages. Il est tout à fait vrai que l'Eglise a besoin de la contribution et du ministère des hommes ; cependant, ils doivent porter sur eux l'empreinte de la mort. L'utilité, avec la marque de la mort, s'appelle résurrection. Le Seigneur est Lui-même la résurrection, et Il désire avoir une Église ressuscitée. Si nous désirons expérimenter cela, il nous faut alors regarder à Dieu pour qu'Il accomplisse Son oeuvre dans nos vies. Peut-être sommes-nous familiarisés avec beaucoup d'enseignements, mais, si nous n'avons pas encore reçu le « coup fondamental » de la part du Seigneur, nous resterons les mêmes. Quelquefois nous glissons et tombons. Nous souffrons bien sûr, mais cela ne dure que quelques jours ou quelques mois. Mais si nous avions reçu du Seigneur le « coup fondamental » pour être suffisamment brisés, nous ne souffririons pas seulement quelques jours ou quelques mois, nous ressentirions les effets de cette blessure toute notre vie durant. Nous serions « boiteux » pour toujours devant Dieu et la marque de la croix serait toujours sur nous. Bien des années après que Paul ait reçu la vision sur le chemin de Damas, il témoignait : « C'est pourquoi... je ne fus pas désobéissant à la vision céleste » (Actes 26:19). Si le Seigneur nous fait grâce et nous frappe un jour avec sévérité, notre vieux moi ne pourra plus se relever de nouveau, la blessure demeurera en nous à jamais. Puisqu'il est toujours possible de toucher ou de voir en Christ ressuscité, la plaie causée par les clous dans Ses mains et par la lance à Son côté, les marques de la croix ne s'effaceront jamais dans la vie de tous ceux qui, aujourd'hui, connaissent le Seigneur comme la résurrection. Si nous expérimentons cette blessure, nous n'oserons plus jamais nous glorifier de ce que nous sommes ni de notre puissance. Une fois que nous aurons été frappés par le Seigneur, nous ne nous relèverons plus jamais. Puissent les marques de la croix devenir de plus en plus évidentes dans nos vies.

La prétention n'est d'aucune utilité dans ces choses. Car, ce qui est placé de nous-mêmes sur l'autel, sera bien vite oublié. Mais, lorsque le sacrifice est placé sur l'autel et mis à mort, il ne se relève plus jamais. Si nous avons reçu ce « coup fondamental », nous réaliserons que nous ne sommes rien, et incapables et bien limités. La marque de cette mort en nous, témoigne de la connaissance que nous avons de la résurrection. Connaître la croix c'est connaître la résurrection. Ce qui demeure après être passé par la croix, c'est la résurrection. Oh ! combien y a-t-il de choses qui ne se soient plus jamais manifestées dans nos vies mais qui sont parties pour toujours en passant par la croix ? Seul ce qui peut supporter la croix possède une valeur spirituelle. Tout ce qui va dans le sépulcre et n'en sort plus est quelque chose de mort ; mais ce qui paraît de l'autre côté du tombeau, portant encore l'empreinte de la croix, est résurrection. Prions afin de pouvoir vraiment connaître Christ comme notre résurrection. et comme notre vie. Que le Seigneur enlève beaucoup de ce qui est nôtre. Que la conséquence ne soit pas uniquement pour nous d'avoir plus de Sa vie, mais aussi moins de nous-mêmes. Bien souvent, nous vivons de ce qui est naturel sans connaître la discipline de Dieu ni la croix. Nous avons besoin de prier que le Seigneur nous fasse miséricorde, afin que ce qui est naturel diminue en nous, peu à peu, pour que se manifeste de plus en plus ce qui est ressuscité. Que la vie et la résurrection deviennent pour nous des réalités et non pas des théories. Qu'Il nous montre que, lorsque nous mettons la main à une chose, il n'y a pas de résurrection parce que tout ce que nous produisons n'est que charnel et naturel. Qu'Il expose notre chair à la lumière de la résurrection. Si nous ne pouvons pas encore voir, le Seigneur est toujours miséricordieux.

Chapitre 3 - Christ est le pain de vie et lumière de la vie