JE TE SUIVRAI SEIGNEUR, MAIS....
Par Théodore Austin-Sparks

A l'époque de Luc, il était souvent question de SUIVRE. Un coup d'oeil jeté dans une concordance nous révèlera combien de fois le mot « suivre » apparaît dans le Nouveau Testament.

D'un seul élan, spontanément, cet homme a fait cette déclaration au Seigneur: « Je te suivrai », mais, il émet une réserve et c'est ce MAIS qui va nous préoccuper... « Je te suivrai Seigneur, mais permets moi d'abord....Jésus lui répondit: celui qui met la main à la charrue et regarde derrière lui, est impropre (inapte) au royaume de Dieu. » (Luc 9:61-62)

Ici, le mot inapte ou impropre au royaume était simplement le fait d'émettre un « mais ». Combien parmi nous se sont laissés surprendre ou presque par le filet d'un « mais »... parfois aussi un « si » ou même un « si seulement... ». Ce serait chose facile de « suivre » ou « servir » le Seigneur, si seulement... » « Seigneur, si seulement tu me changeais de place et me mettais quelque part ailleurs, si seulement tu retirais cet obstacle, cette chose pénible, si seulement tu pouvais m'accorder cela, eh bien, alors je ferai beaucoup plus pour toi et pour te servir ! »

Le peu d'enthousiasme du Seigneur envers les personnes qui font des gestes, signifie bien plus que ne l'indique cette phrase. Il y a plusieurs aspects au problème: d'abord, nous ne pouvons pas suivre le Seigneur de notre propre initiative. A moins d'une dynamique ou d'un élan communiqué par Son appel, nous n'irons jamais bien loin. En plusieurs occasions, Pierre a fait des déclarations gratuites dans le but de suivre Jésus, mais le Seigneur l'a découragé fortement et une fois même, Il ne lui a pas permis. Mais si le Seigneur nous appelle, c'est refuser son autorité divine et la puissance de Dieu que de ne pas y obéir. Ne pensons pas que sur ce point nous puissions agir à notre gré et quand cela nous chante, c'est au seul agrément du Seigneur ou rien du tout.

Quand à nous, épiloguer avec le Seigneur sur ce point, avoir un « mais » ou un « si » ou toute autre restriction à émettre, c'est nous révéler IMPROPRE et INAPTE à Le suivre, parce que nous n‘avons pas su comprendre le sens de sa question, que c‘est une question capitale, tragique, un enjeu vital d‘une portée immense, vitale, éternelle, que cela ne tolère aucune remise en considération.

Tout cela est question d'amour: nous ne cherchons pas à faire plaisir au Seigneur (nous lui faisons des faveurs) et à ne pas nous rendre service (nous nous faisons du bien à nous-mêmes.