(Ce message a été donné par l'auteur en
tant qu’introduction à leur première réunion de maison le 2 juillet
2006 à Louisburg, Caroline du Nord)
« Il y avait dans l’Eglise d’Antioche des
prophètes et des docteurs: Barnabas, Siméon appelé Niger, Lucius de
Cyrène, Manahen, qui avait été élevé avec Hérode le tétrarque, et Saul.
Pendant qu’ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu’ils
jeûnaient, le Saint-Esprit dit: Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour
l’oeuvre à laquelle je les ai appelés. Alors, après avoir jeûné et
prié, ils leur imposèrent les mains, et les laissèrent partir. » (Actes
13:1-3)
Pour commencer notre discussion, examinons la question suivante:
Pourquoi sommes-nous ici? La réponse simple à cette question est: nous
sommes ici aujourd’hui parce que pendant les deux dernières années, le
Seigneur a mis un fardeau sur notre coeur en vue de voir une expression
locale du Corps de Christ, une expression pratique de ce que nous avons
enseigné pendant plusieurs années. Autrement dit, nous avons enseigné
bien des choses concernant le Seigneur Jésus-Christ, le Dessein Eternel
de Dieu, l’Eglise que Jésus bâtit, s’aimer les uns les autres, le
ministère du Corps, etc. Nous continuons d’enseigner et de croire en
ces choses dans lesquelles nous avons avancé individuellement et au
sein de petits groupes ici et là, mais il nous a manqué le moyen de
voir ces choses exprimées dans le cadre d’une communion fraternelle de
croyants.
Nous avons un dessein, une intention, une raison pour nous rassembler
ensemble qui va bien au delà de la nourriture, de la communion et des
relations sociales. Vous pouvez obtenir tout cela dans n’importe quel
fast-food. Une partie de notre frustration concernant les « églises de
maison » en tant que mouvement tient au fait que dans bien des cas,
nous avons vu les gens se rassembler simplement parce qu’il y avait une
réunion, mais sans aucun apport spirituel. Cela répondait à un besoin,
mais cela ne répondait pas au besoin du Seigneur.
Aujourd’hui marque le début d’un processus dans lequel nous sommes
rassemblés, sous l’Autorité de Christ, et ceci, non pour tenir juste «
une réunion » (puisse Dieu nous délivrer des simples réunions), mais
pour simplement explorer Qui Il est, et qui nous sommes en Lui, et ce
que cela signifie par rapport au fait d’aimer Dieu et de nous aimer les
uns les autres.
Dans Actes 13, nous avons un bon exemple de ce que signifie être
l’Eglise. Je pense que nous voyons dans le Livre des Actes deux types
d’églises. Bien entendu, il n’y a qu’une seule Eglise, mais il y a sept
types d’églises représentés dans le Livre de l’Apocalypse, et il y a
deux types d’églises représentés dans le Livre des Actes. Ces deux
églises appartiennent à Jésus, mais ces deux églises ont leur manière
propre et particulière de considérer les choses.
Premièrement vous avez l’Eglise à Jérusalem. Aujourd’hui nous savons
que tout a commencé à Jérusalem. C’est à Jérusalem que se trouvaient le
Temple, le grand prêtre, la Loi, et tout ce système religieux connu
sous le nom de Judaïsme. L’Eglise des premiers temps était simplement
une secte issue de ce système religieux. Ils se considéraient eux-mêmes
comme Juifs, et Jésus était leur Messie Juif. Ils ne prêchaient Jésus
qu’aux Juifs - et ceux qui se trouvaient à l’extérieur d’Israël
n’étaient pas inclus. N’est-ce pas incroyable?
Mais Jésus avait dit d’aller dans tout le monde. Les choses étaient
très confortables ici à Jérusalem, et les premiers chrétiens n’étaient
pas si disposés que cela à aller de part le monde. Il a fallu la
persécution pour les disperser, et néanmoins, ils ont continué à ne
partager Jésus qu’avec les Juifs. Alors quelque chose de merveilleux
s’est produit. Quelques croyants juifs ont quitté Jérusalem, sont
arrivés à Antioche, et ont annoncé Jésus aux païens. Finalement, ces
païens ont cru, et d’un seul coup, vous avez eu des non-juifs croyant
en Jésus. Le Christianisme a cessé à ce moment là d’être un phénomène
juif; c’est devenu une chose universelle. En fait, la Bible dit que
c’est à Antioche - et non à Jérusalem - que les disciples ont été
appelés pour la première fois Chrétiens.
Ainsi, d’un coté, vous avez l’Eglise à Jérusalem, et de l’autre, vous
avez l’Eglise à Antioche. Il n’y a qu’un seul Corps de Christ bien
entendu, mais deux communions fraternelles très différentes avec deux
façons très différentes d’envisager les choses. Et cela a participé au
déclenchement d'un conflit. Peu après, quelques chrétiens de Jérusalem
sont venus à Antioche et ont dit: « Si vous n’êtes pas circoncis selon
le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. » Actes 15:1. De nos
jours, on ne débat plus sur la circoncision. On discute sur le baptême
d’eau, le parler en langues, les dénominations, la doctrine ou la
théologie. Ces chrétiens de Jérusalem représentent la Religion
Organisée de leur époque - lois, règles, traditions, et histoire. Selon
Jacques, il y avait plusieurs milliers de disciples à Jérusalem qui
croyaient dans le Seigneur Jésus mais qui étaient zélés pour la Loi de
Moise (Actes 21:20).
Antioche représente quelque chose de nouveau, différent, frais et
libre; quelque chose de totalement non-religieux et à l’extérieur de la
Religion Organisée. Antioche représente l’Esprit et la Vérité, et il
était probablement plus facile pour eux de saisir cela parce qu’ils ne
disposaient pas d’un Temple matériel, d’un grand prêtre visible, et
d’une liste de commandements à respecter. Ils avaient entendu Paul
prêcher qu’ils étaient eux-mêmes le Temple de Dieu, et qu’Il avait fait
d’eux des Rois et des prêtres dans Son Royaume, et que la Loi de
l’Amour était la seule loi dont ils avaient besoin. Alors que l’Eglise
à Jérusalem était bien lente à prêcher Jésus aux non-juifs, l’Eglise à
Antioche a aidé à organiser les voyages missionnaires de Paul, ce qui a
entraîné une multiplication rapide du nombre de croyants et d’églises à
travers toute l’Asie Mineure.
A quel type de communion fraternelle préféreriez-vous être associés:
celle de Jérusalem ou celle d’Antioche? Pour moi, Jérusalem représente
nos frères et soeurs dans les églises dénominationnelles, alors
qu’Antioche représente ceux qui suivent la simplicité de Christ loin de
la religion du dimanche-matin. J’ai été récemment interviewé par Agape
Press pour un article sur le mouvement des églises de maison. Ils m’ont
posé toutes sortes de questions et j’ai senti qu’il était important de
souligner que même si nous adorons Dieu dans des endroits différents,
les uns dans des bâtiments d’église, les autres dans le cadre d’une
communion fraternelle de maison, nous sommes tous frères et soeurs en
Christ. J’ai été content de voir que c’est ce point qu’ils ont
souligné. Antioche ne pouvait pas exister séparément de Jérusalem, et
Jérusalem ne pouvait pas exister séparément d’Antioche. Dès le moment
où nous commençons à nous considérer comme « supérieurs », nous
devenons des pharisiens. Nous devrions au contraire désirer expliquer
humblement et précisément le chemin de Dieu à ceux qui ne sont pas
encore entrés dans la plénitude de Christ.
Quoiqu’il en soit, de plus en plus de gens quittent « Jérusalem » et
s’en vont vers Antioche, et cela représente quelque chose de
significatif dans ce que le Seigneur fait aujourd’hui. Comment
pouvons-nous garder la saveur d’Antioche et maintenir de bonnes
relations avec Jérusalem sans tomber dans la religiosité? Y a-t-il un
moyen de définir une communion fraternelle conforme au Nouveau
Testament et selon l’ordre d’Antioche plutôt que celui de Jérusalem? Je
crois que l’Eglise d’Antioche était caractérisée par trois façons de
faire, décrites dans Actes 13. .... Et c’est: S’occuper de Celui qui
est en haut, s’occuper de ceux qui sont à l’intérieur, s’occuper de
ceux qui sont à l’extérieur. Examinons-les les unes après l’autre.
S’OCCUPER DE CELUI QUI EST EN HAUT
« Pendant qu’ils servaient le Seigneur
dans leur ministère et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit:... »
Actes 13:2a
Cette communion fraternelle existe, d’abord et avant tout, pour
répondre au Besoin du Seigneur, et non au besoin des hommes. Si vous
avez lu ou entendu nos enseignements sur la façon de servir le
Seigneur, vous devez savoir de quoi je parle; sinon, je vous encourage
à le faire. C’est absolument essentiel. Nous devons faire les choses
dans le bon ordre, et à Antioche, avant de s’occuper des uns et des
autres, ils étaient d’abord au service du Seigneur. Ils s’occupaient de
Celui qui est en-haut, avant de s’occuper de ceux qui étaient à
l’intérieur.
Cela signifie abandonner nos façons de penser quant à « l’église ».
Quand les gens se rassemblent, ils s’attendent à recevoir quelque
chose. Pourquoi une personne se joint-elle à la communion fraternelle,
sinon pour recevoir de la communion fraternelle? Même si cela
représente un des aspects du fait de se réunir ensemble, ce n’est pas
le seul, et ce n’est pas le plus important. La chose la plus importante
quand nous nous réunissons, c’est de servir le Seigneur en tant qu’un
seul Corps.
Quelqu’un demandera, est-ce chanter des chants? Ça en fait partie, mais
ce n’est pas tout. Est-ce prier? La prière en fait partie mais elle
n’est pas tout. Nous pouvons chanter et prier pour nous-mêmes ou
chanter et prier pour le Seigneur. Cela fait une grande différence,
nous ne pouvons pas enseigner aux gens la différence, nous devons leur
montrer la différence.
Servir le Seigneur commence par une attitude de coeur qui reconnaît une
vérité suprême: l’Eglise existe pour Jésus. En vérité, « toutes choses
ont été créées par Lui et pour Lui » et « Il est la tête de toutes
choses dans l’Eglise, qui est son Corps, la plénitude de Celui qui
remplit tout en tous ». Le troupeau appartient au Grand Berger; la
Maison de Dieu appartient à Dieu; le Corps de Christ appartient à
Christ; la Moisson appartient au Maître de la Moisson. Et ainsi,
l’Eglise que Jésus bâtit ne nous appartient pas, elle appartient à
Jésus. Cela place les choses dans une perspective différente.
Dans les semaines qui ont précédé l’ouverture de notre maison à la
communion fraternelle, un frère qui recherchait la pensée de Dieu avec
nous a conclu, « c’est important pour le Seigneur ». Qu’est-ce que cela
signifie? Cela veut dire que peu importe ce que nous voulons ou ce que
nous pensons, une communion fraternelle telle que je viens de la
décrire est importante pour le Seigneur, importante pour Son Royaume.
Ce frère avait été capable de mettre de coté sa préférence personnelle
et aspirer à une communion qu’il percevait comme étant d’abord dans
l’intérêt du Seigneur et non dans notre propre intérêt. Cela n’a pas
été fait sur un coup de tête, ou juste pour notre bon plaisir, ou pour
ce que nous espérions en retirer, ou simplement parce que nous pensions
qu’il fallait qu’il y ait quelque chose. Ce serait une chose morte et
charnelle. Mais un endroit comme Béthanie, un endroit où le Seigneur
Jésus est reconnu dans Sa prééminence, voilà une chose importante - et
rare. C’est cela qui le rend important pour lui.
C’est pourquoi, servir le Seigneur - en répondant à Son Besoin - c’est
une chose à laquelle nous attribuons une valeur si élevée que nous
l’avons placée en premier et avant tout, comme l’ont fait les croyants
à Antioche.
S’OCCUPER DE CEUX QUI SONT A L’INTERIEUR
« Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur
imposèrent les mains, et les laissèrent partir. » (Actes 13:1-3)
Quand nous avons servi le Seigneur, alors nous pouvons recevoir Ses
paroles, et être guidés par Son Esprit. Quand nous nous sommes occupés
de Celui qui est en haut, nous pouvons nous occuper de ceux qui sont à
l’intérieur. Quand Son Besoin est satisfait, alors nous pouvons nous
consacrer à satisfaire les besoins des uns et des autres. Même s’ils
étaient déjà été en train de prier et de jeûner avant que le
Saint-Esprit ne parle, ils ont à nouveau prié et jeûné avant de leur
imposer les mains. La première fois où ils ont prié c’était en faveur
de Celui qui est en-haut, et la seconde fois en faveur de ceux qui sont
à l’intérieur.
Un toucher personnel est nécessaire. Jésus prêchait depuis le sommet du
Temple; Il imposait les mains aux malades et prenait les petits enfants
dans Ses bras. Les croyants d’Antioche ont imposé les mains sur Paul et
Barnabas, démontrant en cela une unité qui ne pouvait pas être
démontrée par de simples mots.
J’aimerais suggérer que la façon la plus simple de comprendre la Vie du
Corps est de la regarder comme le fait de vivre dans la Famille de
Dieu. I Timothée 5:1, 2 dit de traiter les hommes âgés comme des pères,
les hommes jeunes comme des frères, les femmes âgées comme des mères,
et les jeunes femmes comme des soeurs - en toute pureté. En fin de
compte, peu importe ce que nous pensons être, ce que nous sommes
appelés à faire, ou quel titre ou position nous avons. Si nous nous
aimons les uns les autres comme les chers membres d’une famille, cela
résoudra tous les problèmes et répondra à toutes les questions
concernant le leadership, l’autorité, qui a les responsabilités, qui
sont les anciens, ce qui concerne les femmes, les enfants, etc.
L’Eglise se trouve là où nous apprenons à être une famille. Nous
pouvons nous appeler « frère » ou « soeur » mais réalisons nous
vraiment ce que cela signifie? Quelqu’un a dit que nous pouvons choisir
nos amis, mais nous ne pouvons pas en faire autant avec notre parenté.
Dieu ne nous a pas appelés à être des « amis », mais à former une
famille. Les amis sont changeants. Tant de fois, quand les gens
n’arrivent pas à s’entendre, ou au premier désaccord, ils sont prêts à
briser la communion et à s’en aller. Au contraire, nous avons besoin
d’apprendre à nous aimer les uns les autres, à nous honorer
mutuellement, estimer les autres comme étant meilleurs que nous mêmes,
nous soumettre les uns aux autres dans l’amour, prier les uns pour les
autres, se protéger et s’aider comme une famille.
Bien entendu, si votre famille terrestre est
déficiente, vous ne savez pas ce qu’est une vraie famille, et l’Eglise
devrait être l’endroit où on peut l’apprendre. Ce qui est triste c’est
que nous échouons souvent, c’est donc quelque chose que nous devons
considérer sérieusement. Dans son livre « La Confiance: la Chose qui
fait ou défait un leader » Les Csorba écrit « les américains ne sont
pas si superficiels et centrés sur eux même qu’il n’y paraît, mais ils
n’ont pas souvent sous les yeux une communauté qui exprime concrètement
la théorie qui sort de leur bouche ». Cet état des lieux s’applique aux
chrétiens de tout pays, et pas seulement aux américains.
Quel est le plus grand commandement? Jésus a dit qu’il y en a deux.
Fondamentalement, ils sont: Aimer Dieu et s’aimer les uns les autres.
Et quand vous citez tout le passage, vous voyez qu’il s’agit d’un amour
radical, qui nous appelle à donner tout ce que nous avons - tout notre
coeur, notre âme, notre esprit, et notre force.
L’amour est plus important que la doctrine. Au milieu de tout cet
enseignement sur « comment faire l’église » dans 1 Corinthiens 12 et
14, se trouve le grand chapitre sur l’amour de 1 Corinthiens 13 - « le
chemin le plus excellent », et sans cela, tout autre chose ne sert à
rien. Ce que vous prêchez et ce que vous croyez est important, mais ce
n’est pas la chose la plus importante.
Par expérience, ayant eu affaire à bien des gens blessés de par le
monde, je peux affirmer la chose suivante: les gens se joignent à une
église avec leur tête, mais ils la quittent avec leur coeur. Qu’est ce
que cela signifie? Cela veut dire que quand ils recherchent une église,
une communion, un groupe auquel participer, ils pensent que la chose la
plus importante est de recevoir un enseignement doctrinal, une
instruction sur la mission, ou une liste de choses en lesquelles croit
le groupe. S’il y a accord, ils ont alors tendance à penser qu’ils ont
trouvé des croyants qui pensent comme eux, et ils se joignent alors à
eux. Ils ont pris une décision intellectuelle basée sur la doctrine.
Mais quand ils quittent le groupe, la plupart du temps, ce n’est pas
parce que quelque chose a changé dans leur position doctrinale, ou
parce qu’ils sont subitement en désaccord avec le point 238 de leur «
Déclaration des Vérités Fondamentales ». Pourquoi s’en vont-ils? Parce
qu’ils ont été blessés par un manque d’amour, un manque de grâce, un
manque de soin, un manque de miséricorde, un manque de prévenance. Ils
avaient besoin d’amour et ils ont eu du légalisme; ils avaient besoin
de relation et ils ont eu une religion. Pour finir, leur départ n’a pas
grand chose à voir avec les raisons pour lesquelles ils sont venus. Les
gens se joignent à une église à cause de leur tête, mais ils la
quittent à cause de leur coeur.
Jésus a dit que le monde saura que nous sommes Ses disciples si nous
avons de l’amour les uns pour les autres. De la même manière, le monde
saura que nous ne sommes pas Ses disciples à cause du manque d’amour
entre nous. Honnêtement, tout le monde n’est pas intéressé par ce type
de relation. Il est plus facile de dormir sur les sièges d’une
méga-église, en restant anonyme et privé. Dans une communion de maison,
il n’est pas facile de rester anonyme - c’est une micro-église, pas une
méga-église! Et nous sommes là, apprenant à nous connaître, avec toutes
nos forces et nos faiblesses, portant les fardeaux les uns des autres.
Bien des gens pensent qu’ils ont déjà bien assez de fardeaux sans se
charger de ceux des autres! Mais c’est cela être une famille et c’est
d’elle dont on parle quand on dit qu’il faut s’occuper de ceux de
l’intérieur.
S’OCCUPER DE CEUX QUI SONT A L’EXTERIEUR
« Barnabas et Saul, envoyés par le
Saint-Esprit, descendirent... » (Actes 13:4a)
Si nous servons le Seigneur, et que nous sommes aux services les uns
des autres, notre amour grandit. Cela nous amène naturellement à
atteindre ceux du dehors. Les croyants d’Antioche n’étaient pas un
groupe replié sur lui-même, blotti derrière des portes fermées, dans
l’espoir de garder le monde à bonne distance. Ils ont littéralement
changé le monde et modifié le cours de l’histoire parce qu’ils avaient
vu la valeur qu’il y avait à atteindre ceux du dehors, et ils avaient
compris que le Saint-Esprit pouvait, à n’importe quel moment, appeler
certains membres de leur communion fraternelle à partir vers des lieux
inconnus et à établir d’autres lieux de communion.
Il a fallu la persécution pour que l’Eglise de Jérusalem consente à
aller de l’avant, mais l’Eglise d’Antioche les envoya par le
Saint-Esprit. La souffrance força ceux de Jérusalem à bouger, mais
c’est l’amour qui contraint ceux d’Antioche à agir. Quelle différence!
Il y a un envoi par le Saint-Esprit. Il y a un moment où nous
quitterons cet endroit et retournerons vers nos maisons, notre travail,
notre école, notre voisinage. La vie chrétienne, ce n’est pas être
assis dans des réunions, mais aller de l’avant dans la puissance de
Dieu pour porter le Témoignage de Christ à ceux qui nous entourent.
Qu’est-ce que cela signifie? Cela peut signifier bien des choses -
témoigner, aider, donner, inviter, ouvrir sa maison, implanter d’autres
lieux de communion, se joindre à d’autres croyants pour l’édification
mutuelle et le réconfort. Antioche faisait toutes ces choses.
L’important est qu’ils n’étaient pas fermés au monde, isolés du reste
des églises. Ils recevaient des frères et des soeurs, et ils envoyaient
des frères et soeurs. Ils soutenaient Paul dans ses projets
apostoliques. Ils envoyaient de l’argent à l’Eglise de Jérusalem.
S’occuper de ceux du dehors était leur façon de vivre.
Je sais que la tendance dans les petits groupes comme celui là est de
dire « Oh, la communion, l’enseignement, tout est si merveilleux.
Gardons les choses ainsi, nous ne voulons pas que quelqu’un arrive et
nous fasse perdre cela! » Et ainsi, nous nous fermons nous-mêmes aux
autres, et arrêtons de nous ouvrir vers l’extérieur. Assez rapidement
le groupe commence à stagner, à s’assécher, et à mourir. Que se
serait-il passé si Antioche avait adopté cette position, s’ils avaient
refusé de laisser partir Paul et Barnabas, ou s’ils avaient failli à
les soutenir après qu’ils soient partis? L’histoire aurait été bien
différente. Merci à Dieu de ce qu’ils ont su s’occuper de ceux de
l’extérieur!
RESUME
Le livre des Actes relate ce qui est bien et ce
qui est moins bien. La majorité des épîtres du Nouveau Testament ont
été écrites parce qu’était apparu un besoin, un problème, une question,
ou une discussion. C’est pourquoi la communion du Nouveau Testament
n’est pas une communion parfaite. Dans le Nouveau Testament, ils
s’affrontaient, ils argumentaient, ils débattaient; ils expérimentaient
des succès mais aussi des souffrances; ils expérimentaient la
croissance spirituelle mais aussi des défections et des chutes.
Si nous osons entrer dans une relation avec d’autres dans le cadre
d’une communion fraternelle semblable à celle du Nouveau Testament,
nous expérimenterons, sans aucun doute, les mêmes joies et les mêmes
tristesses que celles qu’expérimenta l’Eglise du Nouveau Testament. Ce
n’est pas si difficile à comprendre quand on réfléchit à ce qu’est le
Corps de Christ en réalité: ce n’est pas un groupe de gens
spirituellement parfaits, mais une communion d’hommes et de femmes qui
ont cru dans le Seigneur Jésus et ont découvert ce que signifie aimer
Dieu, aimer les autres, et aimer le monde qui nous entoure - S’occuper
de Celui qui est en-haut, s’occuper de ceux qui sont à l’intérieur, et
de ceux qui sont à l’extérieur. En fin de compte, c’est l’amour qui
prouve réellement que nous sommes ce que nous disons être.