« Le juste vivra par sa foi. » — Habacuc 2:4

« Mais maintenant, nous avons été dégagés de la loi, étant morts à cette loi sous laquelle nous étions retenus, de sorte que nous servons dans un esprit nouveau, et non selon la lettre qui a vieilli. » — Romains 7:6

« J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. » — Galates 2:20

La parole d'Habacuc est citée trois fois dans le Nouveau Testament comme la représentation divine du salut en Christ par la foi seule. (1) Mais cette parole est souvent très mal comprise, comme si elle disait : « L'homme sera justifié par la foi lors de sa conversion. La parole inclut cela, mais signifie bien plus encore. Elle dit que le juste vivra par la foi : toute la vie du juste, à chaque instant, sera par la foi. (2)

Nous savons tous à quel point Dieu, dans Sa parole, oppose la grâce qui vient de la foi à la loi qui agit — qui exige. Cela est généralement admis en ce qui concerne la justification. Mais cette distinction s'applique tout autant à toute la vie de sanctification. Le juste vivra par la foi seule, c'est-à-dire qu'il aura le pouvoir de vivre selon la volonté de Dieu. Tout comme lors de sa conversion, il a trouvé nécessaire de comprendre qu'il n'y avait rien de bon en lui et qu'il devait recevoir la grâce comme quelqu'un d'impuissant et d'impie, il doit, en tant que croyant, comprendre tout aussi clairement qu'il n'y a rien de bon en lui et qu'il doit recevoir à chaque instant sa puissance pour le bien d'en haut. (3) Et son travail doit donc être, chaque matin et à chaque heure, de lever les yeux, de croire et de recevoir sa puissance d'en haut, de son Seigneur dans les cieux. Je ne dois pas faire ce que je peux et espérer que le Seigneur me donne la force. Non : en tant que personne qui a été morte, qui est littéralement incapable de faire quoi que ce soit par elle-même et dont la vie est dans son Seigneur au-dessus, je dois compter par la foi sur Celui qui agira puissamment en moi (4).

Heureux le chrétien qui comprend que son plus grand danger chaque jour est de retomber sous la loi et d'être tenté de servir Dieu dans la chair avec ses propres forces. Heureux lorsqu'il discerne qu'il n'est pas sous la loi qui exige mais est impuissante à travers la chair, mais sous la grâce où nous avons simplement à recevoir ce qui nous a été donné. Heureux celui qui s'approprie pleinement la promesse de l'Esprit qui lui transfère tout ce qui est en Christ. Oui, heureux celui qui comprend ce que signifie vivre par la foi et servir, non pas dans l'ancienneté de la lettre, mais dans la nouveauté de l'Esprit. (5)

Faisons nôtres les paroles de Paul : elles nous présentent la véritable vie de foi : « J'ai été crucifié avec Christ ; pourtant je vis. » Ma chair, non seulement mon péché, mais ma chair, tout ce qui est de moi-même, ma propre vie et ma propre volonté, ma propre puissance et mon propre travail, je les ai livrés à la mort. Je ne vis plus — par moi-même, je ne le peux pas. Je ne vivrai pas, je ne ferai rien. (6) Christ vit en moi : Lui-même, par son Esprit, est ma force, il m'enseigne et me fortifie pour que je vive comme je dois le faire. Et cette vie que je mène maintenant dans la chair, je la mène par la foi en lui : ma grande tâche est de compter sur lui pour agir en lui, tant dans la volonté que dans l'accomplissement. Jeune chrétien, que cette vie de foi soit ta foi.

Ô mon Seigneur Jésus, tu es ma vie : oui, ma vie. Tu vis en moi, et tu es disposé à prendre toute ma vie à ta charge. Et toute ma vie peut être chaque jour une confiance et une expérience joyeuses que tu agis en moi. Précieux Seigneur, je m'abandonne à cette vie de foi. Oui, je m'abandonne à toi, pour que tu m'enseignes et que tu te révèles pleinement en moi. Amen.

Notes :

1. Discerneriez-vous l'erreur dans l'expression « si le Seigneur m'aide, le Seigneur doit m'aider » ? Dans les choses naturelles, nous parlons ainsi, car nous avons une certaine mesure de puissance, et le Seigneur l'augmentera. Mais le Nouveau Testament n'utilise jamais l'expression « aider » pour parler de la grâce de Dieu dans l'âme. Nous n'avons absolument aucun pouvoir — Dieu n'est pas là pour nous aider parce que nous sommes faibles : non, Il est là pour nous donner Sa vie et Son pouvoir, car nous sommes totalement impuissants. Celui qui comprend cela apprendra à vivre uniquement par la foi.

2. « Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu » ; « Tout ce qui n'est pas de la foi est péché ». De telles œuvres de l'Esprit de Dieu nous enseignent à quel point chaque action et chaque disposition de notre vie doivent être remplies de foi.

3. C'est pourquoi notre première tâche chaque jour est d'exercer à nouveau notre foi en Jésus comme notre vie ; de croire qu'Il habite en nous et qu'Il fera tout pour nous et en nous. Cette foi doit être l'état d'esprit de notre âme tout au long de la journée. Cette foi ne peut être maintenue que dans la communion et la proximité de Jésus Lui-même.

4. Cette foi tire sa puissance de l'abandon mutuel de Jésus et du croyant l'un à l'autre. Jésus se donne d'abord entièrement pour nous. Le croyant se donne entièrement afin d'être pris en possession et guidé par Jésus. Alors, l'âme ne peut même pas douter qu'Il fera tout pour elle.

Références :

1) Romains 1:17 ; Galates 3:11 ; Hébreux 10:38

2) Romains 5:17,21 ; 6:11; 8:2 ; Galates 2:20 ; 1 Jean 5:11,12

3) Romains 7:18 ; 8:2,13 ; Hébreux 11:33

4) Romains 4:17 ; 2 Corinthiens 1:9 ; Colossiens 1:29 ; 2:3

5) Romains 7:4,6 ; 12:5,6 ; Galates 5:18 ; Philippiens 3:3

6) Jean 15:4,5 ; 1 Corinthiens 15:10 ; 2 Corinthiens 12:9,10

Chapitre 27